Les trois quarts des 650 emplois supprimés sont des postes temporaires, a précisé Bombardier jeudi dans un communiqué. Ces suppressions vont être réalisées d'ici à fin 2018. Selon le syndicat Employés Suisse, 98 postes de travail sont concernés à Zurich, le reste à Villeneuve.
"Une trentaine de postes fixes seraient concernés à Villeneuve", a expliqué à l'ats Isabelle Smekens, secrétaire syndicale à Unia.
Cette restructuration des services administratifs et autres secteurs connexes vise "l'optimisation de la structure du site au niveau international" pour en "améliorer la compétitivité", a indiqué Bombardier.
Coup dur pour les employés et l'économie
"C'est un coup dur pour les collaboratrices et collaborateurs de Bombardier (…) et c'est évidemment une mauvaise nouvelle pour la place économique suisse", a réagi le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba interrogé dans Forum.
"J'ai demandé aujourd'hui une séance avec les représentants de l'entreprise, séance dores et déjà agendée et qui se tiendra très prochainement", précise le ministre PLR en charge de l'Economie, "parce que je veux avoir des éléments concrets avant de savoir ce qui - le cas échéant - peut être fait."
Philippe Leuba souligne que le canton était au courant des difficultés de Bombardier à travers le monde, "donc nous étions déjà inquiets sur l'avenir de l'entreprise," dit-il.
La pérennité de Villeneuve pas remise en cause
La très grande majorité des postes supprimés devraient être des postes temporaires. "C'est une garantie que j'ai obtenue dans les contacts que j'ai eus", assure le conseiller d'Etat vaudois. "La deuxième garantie, plutôt positive, est que la pérennité du site de Villeneuve n'est pas remise en cause, au contraire. La direction constate que c'est un pôle d'excellence qui est appelé à perdurer."
Tous les sites maintenus
Tous les sites en Suisse sont concernés par la restructuration. Les deux sites de Zurich et de Villeneuve sont maintenus en tant que pôles de développement et de production, précise la multinationale canadienne.
Une procédure de consultation va s'ouvrir vendredi. Unia va rencontrer le personnel et ses représentants afin de sauvegarder le plus grand nombre d'emplois possible, a annoncé le syndicat dans son propre communiqué. Bombardier compte à ce jour 1300 employés en Suisse, selon Unia.
ats/cab
Un groupe en difficulté
Ces suppressions d'emplois sont liées à la réorganisation stratégique du groupe au niveau mondial. L'an dernier, le constructeur aéronautique et de matériel ferroviaire canadien avait annoncé une vaste restructuration touchant quelque 7500 postes dans le monde.
Après avoir perdu 5,34 milliards de dollars en 2015, puis 981 millions en 2016, Bombardier a dégagé au premier trimestre 2017 une perte de 31 millions de dollars américains (même montant en francs), soit nettement moins que les 138 millions essuyés entre janvier et mars 2016.
Le chiffre d'affaires a baissé de 9% à 3,6 milliards de dollars avec toujours le recul pour les divisions aéronautiques et une progression légère pour les matériels ferroviaires.
Bombardier n'a pas annoncé de nouvelles commandes pour ses CS100 ou CS300 dont le développement industriel est à l'origine des déboires du groupe en raison des retards et des renchérissements du programme, et a livré 10 de ces appareils sur le trimestre.