"La fortune de la BNS appartient au peuple", a insisté dimanche Susanne Leutenegger Oberholzer (PS/BL) dans les colonnes de la Zentralschweiz am Sonntag et de la Ostschweiz am Sonntag. "Comme la Norvège, nous devons créer un fonds souverain transparent et investir l'argent de manière utile pour l'économie helvétique", a ajouté la présidente de la commission de l'économie et des redevances du Conseil national.
Les réserves colossales de devises de la BNS suscitent régulièrement des appels en faveur de la création d'un fonds souverain. Ses interventions pour atténuer la pression sur le franc ont porté son bilan à plus de 720 milliards de francs. Jeudi, la banque dévoilera son examen de la situation politique et monétaire.
Opposition des dirigeants
Les dirigeants de la BNS s'opposent à l'idée d'un fonds souverain. Les actifs de la banque centrale sont des réserves monétaires qui doivent être à sa disposition pour agir, martèlent-ils.
A leurs yeux, la comparaison avec la Norvège ou Singapour ne tient pas. La Norvège dispose de fonds propres issus de la manne pétrolière, alors qu'à Singapour, ce sont des excédents budgétaires qui ont garni au fil des ans le panier, arguent-ils.
Alimenté par les gains
Une proposition de l'économiste en chef d'UBS pour la Suisse pourrait toutefois avoir le vent en poupe. Elle s'appuie sur les meilleures perspectives du couple euro/franc. Daniel Kalt propose de ne pas recourir directement aux réserves de devises de la BNS, mais plutôt aux gains générés par les ventes futures des avoirs en devises. Des arguments relayés dans la presse alémanique et confirmés à l'ats.
Ce modèle, évoqué voici un an déjà, revient donc sur le devant de l'actualité suite au rétablissement économique observé dans la zone euro. De tels gains à venir sont désormais plus réalistes, estime Daniel Kalt. La banque aux trois clés table en effet sur un euro à 1,15 franc pour la fin de l'année.
ats/ta