La Grèce a émis 3 milliards d'euros mardi à échéance cinq ans avec un taux d'emprunt de 4,625% pour sa première opération depuis 2014.
La demande pour cet emprunt, qui combinait à la fois l'émission de nouveaux titres et une opération d'échange de celui à cinq ans émis en 2014, a atteint au total 6,5 milliards d'euros.
Après une absence de trois ans, le gouvernement avait annoncé ce retour sur le marché obligataire lundi sur fond de prévisions budgétaires positives pour 2017. Le pays table sur la fin de la récession et sur une croissance de 2,1%.
Cercle vertueux espéré
Le pays endetté a conclu le mois dernier une revue déterminante de son 3e plan de renflouement et ses créanciers ont donné des précisions sur l'allègement de dette qu'il pourrait espérer un fois le plan échu.
Athènes a dit que son retour sur le marché devait être considéré comme un test s'inscrivant dans le cadre de sa stratégie pour retrouver un accès régulier au marché.
agences/ptur
Pierre Moscovici se félicite d'une "amélioration spectaculaire" de la situation
Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a salué mardi à Athènes "l'amélioration spectaculaire" de la situation en Grèce. "Le déficit public est passé de 15% en 2009 à un excédent primaire budgétaire", a rappelé le commissaire, la Grèce ayant enregistré un excédent budgétaire de 0,7% du PIB en 2016.
Il s'est dit confiant sur la capacité du pays à sortir avec succès du plan de renflouement en cours qui expire en août 2018. "Le retour sur les marchés est une étape importante", a-t-il dit à des journalistes. En déplacement à Athènes, il a appelé le gouvernement grec à poursuivre les réformes et a plaidé pour que les créanciers de la Grèce tiennent leurs promesses d'allègement du fardeau de la dette.
Impact politique escompté par Syriza
Au pouvoir depuis janvier 2015, le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras veut profiter du retour sur les marchés pour faire monter la popularité de son parti Syriza. Celui-ci a subi en effet une dégringolade importante ces deux dernières années, en raison de la poursuite de l'austérité.
Des milliers de Grecs étaient descendus dans les rues en mai dernier pour dénoncer un nouveau train d'austérité qui impliquait des coupes dans les retraites et des hausses d'impôts.
D'une manière générale, la situation économique est encore loin d'être rose dans le pays. En mars dernier, le philosophe et politologue grec Michel Vakaloulis rappelait au micro de la RTS que l'austérité avait eu des conséquences sociales et humaines non négligeables, évoquant notamment une baisse exceptionnelle de la consommation populaire et un produit intérieur brut (PIB) qui a diminué d'un quart en l'espace de quelques années.
Selon lui, la baisse du taux de chômage, de 27 à 24%, "est simplement due à des dispositifs d'aide à l'emploi ou la prise d'emplois précaires". Mais surtout, de nombreux jeunes sont sortis du chômage en migrant massivement à l'étranger. Le chômage des jeunes entre 18 et 25 ans se situe autour des 50% et, pour ceux qui travaillent, les salaires restent très minimes.