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Les revenus publicitaires de Facebook freinés faute d'espace disponible

Facebook met en garde les marchés malgré ses très bons chiffres. [AP/Keystone - Mark Lennihan]
Les revenus publicitaires de Facebook freinés faute d'espace disponible / Le Journal du matin / 2 min. / le 31 juillet 2017
Malgré des résultats supérieurs aux attentes, Facebook s'inquiète d'une croissance qui ralentit. Le nombre de publicités par utilisateur arrive à saturation sur les pages du réseau social.

Les chiffres trimestriels publiés en fin de semaine dernière annonçaient notamment un chiffre d'affaires en progression de 45%, à près de 9 milliards de francs. Mais Facebook met pourtant en garde sur une inévitable baisse de régime.

"Cette société a maintenant à peu près deux milliards d'utilisateurs mensuels, ce qui est énorme. Ils vont forcément arriver un jour ou l'autre à saturation et ils doivent prévenir qu'on ne peut pas continuer à ce rythme-là" explique Olivier Good, analyste à l'Union Bancaire Privée (UBP). "C'est évident que cela va vraiment ralentir, et de manière un petit peu plus significative que ce qu'on a pu constater ces derniers trimestres."

Moins d'espace pour les annonces sur mobile

La cause est à chercher notamment dans le fait que Facebook s'utilise toujours plus sur mobile: l'écran des smartphones est plus petit et il y a donc moins de place pour les annonceurs.

Mais le réseau social garde une marge de manœuvre: "La publicité est tellement rentable sur la plateforme que la société peut se permettre d'augmenter ses prix face aux annonceurs qui, eux-mêmes d'ailleurs, font également d'extrêmement bons rendements sur leurs campagnes de pub", note Olivier Good.

Le juteux marché de la vidéo

Il s'agit cependant pour Facebook de chercher de nouveaux relais de croissance. L'une des possibilités est d'insérer de la publicité sur ses autres plateformes Messenger, Instagram ou WhatsApp. La société mise aussi toujours plus sur la vidéo, grignotant les parts de marché à la télévision.

Le réseau social devra cependant se diversifier plus encore, comme l'a fait Google avec la voiture autonome ou des projets en matière de robotique. "Dans le cas de Facebook, c'est surtout la réalité virtuelle", souligne l'analyste financier. "Et comme ces sociétés dépendent à plus de 90% des flux publicitaires, cela me semble logique du point de vue de la diversification d'essayer d'avoir d'autres sources de revenus."

Facebook pourrait également s'inspirer de la plateforme chinoise WeeChat, semblable à WhatsApp et qui intègre déjà beaucoup d'autres services comme le paiement, le transfert d'argent ou la commande de nourriture.

Romain Bardet/oang

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