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"Le bilan de la BNS va continuer à croître dans un futur proche"

Le bilan de la Banque centrale helvétique dépasse actuellement les 700 milliards de francs.
Le bilan de la Banque centrale helvétique dépasse les 700 milliards de francs.
Le bilan de la Banque nationale suisse (BNS), qui lutte contre l'appréciation du franc, ne cesse de croître. La situation ne devrait pas changer dans un futur proche, prévoit Maxime Botteron, économiste chez Credit Suisse.

Comme pour chaque trimestre, la BNS a dévoilé mercredi son portefeuille d'actions américaines. Ce rare exercice de transparence est exigé par le gendarme boursier américain. Au 30 juin 2017, la Banque centrale helvétique détenait ainsi pour plus de 84 milliards de dollars de titres de sociétés étasuniennes.

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Ce trésor alimente régulièrement des critiques, qui voient en la BNS un potentiel acteur agressif sur les marchés, comme l'a encore accusé le journal allemand Die Welt dans un article publié mercredi.

Un bilan qui reflète le statut du franc

"La BNS, qui intervient sur les marchés pour éviter que le franc ne soit trop fort, diversifie ses actifs", explique Maxime Botteron, spécialiste de la politique monétaire suisse chez Credit Suisse.

"Le bilan de la BNS (plus de 700 milliards de francs, ndlr) peut paraître élevé, mais il reflète surtout le statut du franc sur les marchés internationaux", ajoute l'économiste. De ce pactole, 20% est investi en actions.

Selon Maxime Botteron, il n'existe pas en théorie de plafond à cette croissance, et "il ne faut pas s'attendre à une réduction ces prochaines années".

Seul le cours du franc est volontairement modifié

Maxime Botteron, économiste chez Credit Suisse

L'expert relativise l'impact de cette détention d'actions. "Le seul cours que tente de volontairement modifier la BNS sont ceux liés au franc suisse. Si elle devait se débarrasser de devises, elle le ferait de manière à ne pas perturber les marchés".

"Il peut exister cette image d'une banque centrale capable d'acquérir des entreprises étrangères avec de l'argent créé 'de rien'. Mais la BNS s'est substituée aux investisseurs privés suisses. Etant donné la balance des paiements du pays, il y a depuis longtemps d'importants investissements helvétiques à l'étranger", pondère l'économiste.

Et dans l'autre sens, la BNS pourrait-elle être menacée par une éventuelle nouvelle crise financière? "Même un crash du marché des actions de 10-15% ne représenterait qu'une perte limitée sur le bilan total de la BNS", répond Maxime Botteron.

Propos recueillis par Marc Renfer

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