Les employeurs ont aujourd'hui davantage de difficulté à trouver de bons apprentis qu'il y a dix ou vingt ans. Les jeunes sont devenus plus sélectifs et certaines professions, notamment dans l'artisanat, ne séduisent plus.
Pour la rentrée de septembre, il reste ainsi encore plus de 15'000 places à pourvoir selon le site orientation.ch.
Les jeunes doivent s'adapter aux nouvelles exigences
Pour Jean-Pascal Lüthi, responsable de la formation professionnelle au Secrétariat d'Etat à la formation, on ne peut cependant pas parler de crise de la filière. "Les évolutions des professions ont été assez rapides, certaines professions deviennent aussi plus exigeantes et il y a donc une adaptation des jeunes à ces exigences qui doit être faite. Les entreprises aimeraient engager des jeunes mais elles ne trouvent pas toujours tous ceux qui peuvent remplir les places d'apprentissage."
Parallèlement, Unia dénonce les conditions de travail difficiles des apprentis. Le syndicat s'inquiète en particulier de la multiplication des places de préapprentissage et de stages mal rémunérés.
Le phénomène existe, selon Jean-Pascal Lüthi, mais il reste marginal. "C'est regrettable à mon avis parce que ça ne fait que retarder l'entrée dans une formation professionnelle, qui devrait se faire directement après la scolarité obligatoire. Personnellement, je trouve ces stages inadéquats."
Plan pour moderniser l'apprentissage
Le Secrétariat d'Etat à la formation réfléchit actuellement à une modernisation de l'apprentissage. Un projet, baptisé Vision 2030, est en train de se mettre en place avec les cantons et les branches professionnelles. Numérisation, compétences transversales et formation continue sont autant de défis qui se posent pour garantir la pérennité de cette filière.
Rouven Gueissaz/oang