Les actifs nés entre 1945 et 1965 sont en train de sortir du marché du travail et les statistiques fédérales sont sans appel: le nombre de personnes de plus de 65 ans va prendre l’ascenseur à partir de 2020 et le nombre de départs à la retraite atteindra un pic en 2030.
Peu d’entreprises en parlent, mais certaines s’en inquiètent déjà. Ainsi les CFF, qui sont en manque de conducteurs de locomotives, ont mis en place des plans pour pouvoir garder leurs collaborateurs plus longtemps.
Et d’autres secteurs sont confrontés au risque d’une pénurie de personnel. "Les branches les plus exposées sont les branches qui n'ont pas la possibilité d'automatiser ou la possibilité de délocaliser leurs activités à l''étranger", relève Jérôme Cosandey, économiste chez Avenir Suisse. "C'est clairement les soins, les infrastructures, et les branches de pointe qui aimeraient rester en Suisse pour le label suisse mais qui vont avoir de la peine à recruter du personnel qualifié", détaille-t-il pour la RTS.
Deux situations très différentes chez les seniors
La situation est paradoxale: on parle beaucoup des travailleurs âgés, mais surtout de ceux qui perdent leur emploi. "La perception générale est un peu biaisée parce qu'on voit surtout la situation des employés seniors au chômage, qui effectivement ont plus de peine à retrouver un emploi", constate Jérôme Cosandey.
Pourtant, selon cet économiste d'Avenir Suisse, "la situation des employés seniors en emploi est très bonne: le taux de chômage pour ces personnes-là est plus bas. On voit que leur taux d'occupation et leur âge de départ à la retraite augmente, donc on a deux situations".
Les solutions devront être multiples
Pour lui, les entreprises confrontées au risque de pénurie doivent prendre les devants. Il faut encourager les employés à partir plus tard à la retraite en proposant des temps partiels. Ces modèles reposent toutefois sur la bonne volonté des employés et il en faudra plus pour surmonter le choc qui s’annonce.
Guillaume Meyer/oang