Les investissements de la Banque nationale suisse (BNS) dans les entreprises américaines de fabrication d'armes nucléaires ont crû. Selon la NZZ am Sonntag, ils ont atteint une valeur dépassant 1,2 milliard de francs.
Au deuxième trimestre 2016 les placements représentaient un volume de 750 millions. Cette augmentation significative s'explique avec la croissance des réserves de change, explique un porte-parole de la BNS.
De son côté, l'ancien vice-président de la BNS Jean-Pierre Danthine a souligné lundi, dans l'émission Forum, que la Banque nationale ne choisissait pas de secteur particulier: "Elle a peut-être augmenté ses investissements dans le marché américain mais elle ne choisit pas un secteur particulier comme la distribution, les banques, l'énergie ou le secteur atomique (...) Si on dit que ses investissements ont augmenté c'est probablement que ces entreprises ont pris de la valeur et que, automatiquement, la portion détenue par la BNS a aussi augmenté".
Manque d'éthique dénoncé
Alors que le Groupe pour une Suisse sans Armée (GSSA) et les Jeunes Verts ont dénoncé un manque d'éthique de la part de la BNS, Jean-Pierre Danthine a indiqué que la banque avait des critères d'exclusion limités pour ses investissements: "Elle élimine les banques, elle élimine aussi les entreprises qui produisent des armes prohibées par la communauté internationale qui violent massivement les droits humains fondamentaux et qui causent des dommages à l'environnement. Mais elle n'est pas équipée pour décider quelles sont ces entreprises. Donc elle doit se confier à des sociétés de conseil qui décident lesquelles doivent être éliminées."
"La BNS ne choisit pas"
Selon l'ancien vice-président de la BNS, ce ne sont pas les choix d'investissements de la banque qui doivent être remis en question, "car elle ne choisit pas". "La question est de savoir est-ce qu'elle doit - selon les principes qu'elle émet elle-même dans sa politique de placement - mener une politique neutre."
Et d'ajouter: "Si le gouvernement imposait à toutes les caisses de pension et à tous les institutionnels de ne pas investir dans une entreprise ou un groupe d'entreprises, le conseil de banque de la BNS donnerait vraisemblablement les mêmes instructions à la direction de la Banque nationale. Mais celle-ci est une institution apolitique et technocratique, et n'a pas vocation d'être la première à implémenter des principes qui ne sont pas nécessairement partagés par une très grande majorité de la population"
hend