En ouvrant son portefeuille hydroélectrique, comme annoncé début mars 2016, Alpiq voulait réduire sa dépendance vis-à-vis des prix de l'électricité sur les marchés de gros et redonner des bases plus solides et durables à la production hydraulique déficitaire, a rappelé lundi le groupe. Mais les critères définis - prix, conditions contractuelles et sécurité de la transaction, n'ont pas tous été remplis.
"Les investisseurs potentiels n'étaient notamment pas prêts à supporter leur part de risques réglementaires", ajoute le groupe. L'investisseur Martin Ebner avait notamment critiqué ce plan. Il estimait que le prix de vente du secteur hydraulique était trop bon marché.
En plein débat politique
Alpiq explique aussi ce changement de cap par le fait que les récents débats politiques reposent sur le constat qu'il est nécessaire d'agir dans le domaine hydraulique. Les prix du marché, qui sont depuis plusieurs années inférieurs aux coûts de revient sur un marché partiellement libéralisé, ne permettent pas aux purs producteurs d'électricité d'exploiter de manière rentable la force hydraulique.
Fin avril 2017, la commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie du Conseil national, a élaboré des propositions de mesures immédiates en tant que solution transitoire jusqu'à la libéralisation complète du marché. La Chambre du peuple a demandé des clarifications supplémentaires et a renvoyé le dossier de la commission.
Alpiq explique qu'il suivra le débat sur la politique énergétique de manière constructive et transparente afin de permettre au milieu politique d'obtenir une vue d'ensemble de la situation économique de l'hydraulique.
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ats/jgal
Perte enregistrée au 1er semestre
Alpiq a annoncé avoir enregistré au 1er semestre 2017 une perte nette de 5 millions de francs, avant éléments exceptionnels, contre un bénéfice de 41 millions un an plus tôt. En tenant compte d'effets liés à une procédure d'arbitrage, à la cession de parties de l'entreprise, à des provisions ou d'autres facteurs exceptionnels, la perte nette atteint même 109 millions de francs au 1er semestre.
Le résultat opérationnel brut EBITDA, avant effets exceptionnels, est aussi en recul de 33,9% à 158 millions de francs. Cette baisse est due essentiellement aux effets de change négatifs, suite à l'arrivée d'opérations de couverture contractées avant l'abandon du taux plancher de l'euro et l'arrêt non planifié de la centrale nucléaire de Leibstadt.