Dans un entretien accordé à la RTS, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) s’exprime sur le rebond européen, les incertitudes américaines mais aussi sur la Suisse, "valeur refuge" dans l'économie mondiale.
Symbole des bouleversements du monde, la possibilité d’un transfert du FMI de Washington à Pékin est expliqué par sa directrice: "Les statuts du FMI prévoient que le FMI doit avoir siège dans l'Etat-membre le plus puissant économiquement."
Christine Lagarde précise cependant que "ce n’est pas d’actualité" et doute que la Chine puisse poursuivre sa croissance au même rythme: "Je ne pense pas qu’une économie (…) qui a des objectifs sérieux et raisonnés tourne à ce taux de croissance là pendant les 30 prochaines années."
La rentrée 2017 est marquée par un "rebond européen", juge aussi la patronne du FMI au micro de la RTS. Elle l’attribue notamment à "l’électrochoc" du Brexit qui a soudé les Européens entre eux "face à l’adversité". Elle estime cependant que, pour consolider cette reprise européenne, une "réforme du système bancaire intra-européen est nécessaire".
L’Europe doit à Angela Merkel sa solidité
La directrice du FMI fait en outre l’éloge d’Angela Merkel à qui l’Europe doit, dit-elle, "sa stabilité" et son "attachement à l’Union". Elle souligne que, si elle gagne les élections du 24 septembre, "son leadership sera un des plus durables en Europe".
Les réformes économiques françaises sont une des conditions pour consolider le rebond économique européen, estime Christine Lagarde qui souligne l’impact de la "génération Macron", un "président plus ouvert aux nouvelles technologies", avec "de nouveaux députés dont certains amènent leur expérience de l’entreprise".
Elle croit en la possibilité de la réforme du Travail et combat l’idée d’une France impossible à réformer: "Les Français ne sont pas plus rétifs que les autres aux réformes."
Incertitudes américaines et stabilité suisse
Optimiste pour l’Europe, la patronne du FMI souligne en revanche les "incertitudes" liées aux réformes promises par Donald Trump aux Etats-Unis et l’évolution de la classe moyenne américaine: "La classe moyenne américaine a subi une dégradation de son pouvoir d’achat."
La Suisse demeure elle "une valeur refuge", juge la patronne du FMI, malgré la disparition du secret bancaire. Elle estime que sa stabilité économique en est l'une des causes principales.
Le combat pour les femmes, le yoga et l’absence de viande
Christine Lagarde, classée par Forbes parmi les dix femmes les plus puissantes du monde, explique enfin que la cause des femmes est un de ses combats. Elle explique sa longévité de responsable internationale aussi par son hygiène personnelle.
Darius Rochebin
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