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Du cacao illégal fourni aux grands chocolatiers, dont Lindt et Nestlé

Une plantation de cacao en Côte d'Ivoire (image d'archives). [Keystone - EPA/STR]
Une plantation de cacao en Côte d'Ivoire (image d'archives). - [Keystone - EPA/STR]
Une partie du chocolat consommé dans le monde proviendrait de cacao cultivé dans des forêts et parcs protégés de Côte d'Ivoire, révèle mercredi RFI sur la base d'un rapport d'une organisation de défense de l'environnement.

Mighty Earth affirme avoir mis au jour une longue chaîne d'exploitation illégale du cacao dans des zones où toute plantation est interdite. L'ONG a remonté le fil jusqu'à la vente de cette production aux grands industriels du secteur chocolatier.

Selon ce rapport dévoilé par RFI, les fèves de cacao sont achetées dans des zones normalement protégées, mais largement colonisées par des cultures, par des intermédiaires qui les revendent à des coopératives.

Ferrero, Lindt, Nestlé ou Mars

La marchandise est ensuite acheminée vers les villes, où elle est vendue à des géants de l'agroalimentaire comme Olam, Cargill et Barry Callebaut. Ceux-ci la fournissent ensuite aux grands noms du chocolat, entre autres Ferrero, Lindt, Mars, Nestlé ou Cadbury.

D'après l'ONG, les autorités ivoiriennes sont parfois complices ou inefficaces. Au final, certaines zones protégées sont devenues de vraies villes avec des dizaines de magasins et entrepôts liés au marché du cacao et avec des écoles et dispensaires pour les habitants.

>> La carte des zones concernées en Côte d'Ivoire : La carte des zones concernées en Côte d'Ivoire. [Mighty Earth]
La carte des zones concernées en Côte d'Ivoire. [Mighty Earth]

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La faîtière du cacao se défend

Interrogé par RFI, Rick Scobey, président de la World Cocoa Foundation, qui rassemble les intérêts des plus grands producteurs de cacao et fabricants de chocolat, explique que les entreprises agissent pour combattre la déforestation et qu'un nouveau plan sera annoncé prochainement.

"Ce problème, dit-il, est connu depuis des années. Les entreprises ont déjà pris des mesures en investissant dans la traçabilité du cacao, en travaillant sur de l’agroforesterie mixte avec des plantations plus respectueuses de l’environnement, et en agissant en faveur de la restauration de certaines zones."

En début d’année, 35 entreprises du secteur ont décidé de s’unir pour lancer un nouveau partenariat avec le gouvernement ivoirien et mettre fin à la déforestation au Ghana et Côte d’Ivoire.