La jeune société vaudoise de renommée internationale Sophia Genetics emploie 150 employés et compte des collaborations avec 334 hôpitaux dans le monde.
Classée trentième parmi les entreprises les plus intelligentes du monde par le MIT, Sophia Genetics travaille sur des bases de données de patients et recoupe les analyses du génome, afin d'affiner les diagnostics.
Sa réputation lui a permis de lever des capitaux: deux fonds, britannique et français, ont participé à l’opération cette semaine, pour lui verser 30 millions de dollars. Ils s’associent ainsi à deux investisseurs, un Belge et un Américain, qui avaient déjà apporté 30 millions à la start-up suisse: "Parmi nos investisseurs, 85% sont étrangers", a indiqué Jurgi Camblong, cofondateur de Sophia Genetics, sur le plateau du 19h30 jeudi.
L'exemple anglo-saxon
Sachant que ce manque d'investissements suisses empêche de nombreuses entreprises prometteuses d’éclore à l'international, comment expliquer cette frilosité helvétique? "Peut-être manque-t-on d'expérience dans des modèles économiques où l'on crée des sociétés actives dans l'innovation et qui ont pour vocation de grandir très vite", a analysé Jurgi Camblong.
Il faut s'inspirer (de la méthode anglo-saxonne) parce que, sinon, on ne créera pas les vainqueurs de demain à l'échelle mondial
Et de citer l'exemple du capitalisme anglo-saxon, plus agressif, et davantage prêt à prendre des risques: "Il faut s'en inspirer parce que sinon on ne créera pas les vainqueurs de demain à l'échelle mondiale".
Appel à l'investissement des banques
Début juillet le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann a annoncé la création d'un fonds privé constitué de 500 millions de francs pour soutenir les start-up et freiner leur exode à l'étranger.
Une mesure saluée par Jurgi Camblong, qui plaide toutefois pour davantage d'investissement de la part des banques suisses: "C'est un bon début, mais il faut attirer du capital-risque en Suisse ou convaincre les banques suisses à faire du capital-risque".
hend