Cette base de données a été dévoilée à l'occasion d'un sommet "numérique" des dirigeants européens à Tallinn.
"Le régime de sanctions de l'UE repose sur 500 à un millier d'actes juridiques, qui est assez difficile à comprendre", a expliqué Juuli Hiio, une diplomate estonienne à l'origine du projet.
"Cela entraîne un comportement de censure excessive parce des entreprises craignent d'exporter vers certains pays" dès qu'ils sont visés par des sanctions.
"Manque de respect" plus problématique
Mais David Cortright, spécialiste des sanctions internationales à l'institut américain Kroc d'études pour la paix, rappelle que "le vrai problème est le manque de respect" des sanctions. La Corée du Nord "est passée maître dans cet art" et a pu développer une bombe H, selon l'expert.
Les risques financiers sont pourtant importants. La banque française BNP Paribas avait écopé il y a 3 ans d'une amende de 8,6 milliards de francs aux Etats-Unis pour avoir violé des embargos américains contre le Soudan, Cuba et l'Iran.
ats/cab
Une quarantaine de régimes de sanctions
Les sanctions de l'UE sont décrétées -- au nom de ses 28 Etats membres -- en riposte aux menaces pour la sécurité ou en cas de graves violations des droits de l'homme.
L'UE a mis en place une quarantaine de régimes de sanctions, visant des Etats, de l'Afghanistan au Zimbabwe en passant par la Corée du Nord ou la Syrie, mais aussi des "organisations terroristes" comme Al-Qaïda ou l'Etat islamique (EI).
Ils se traduisent par le placement de responsables et d'"entités" (des entreprises, partis ou institutions) sur une "liste noire". Ce qui entraîne un gel de leurs avoirs dans l'UE et une interdiction de pénétrer sur le territoire de l'Union.
Deux pays très touchés
Dans le cas des lourdes sanctions imposées par l'UE à la Russie pour son soutien présumé aux séparatistes prorusses en Ukraine, il est interdit aux Européens de faire affaire avec des banques, des entreprises pétrolières et de défense, ou d'investir dans le secteur financier russe.
En ce qui concerne la Corée du Nord, il est évidemment banni d'y exporter des armes ou du matériel (même civil) pouvant servir à fabriquer une bombe nucléaire, mais également des produits de luxe ou d'y acheter du charbon et de l'acier.