Lex Koller ou registre foncier opaque rendent attractifs les investissements douteux dans ce secteur, avertit l'organisation qui combat la corruption dans le monde. "Le dispositif antiblanchiment suisse comporte d'importantes failles qui permettent à des personnes d’acquérir des biens immobiliers avec de l’argent d'origine illégale", écrit-elle dans son communiqué.
"Il est plus facile d'acheter un immeuble que d'ouvrir un compte en banque en Suisse", explique le président suisse de Transparency à la RTS. Eric Martin dénonce le fait que ni les notaires, ni les avocats ni les agents immobiliers ne sont soumis au devoir de diligence.
Du coup, l'argent sale se dirige de plus en plus vers l'immobilier. Les sections américaine, canadienne et britannique de l'ONG ont du reste constaté le même phénomène. "Cela vous permet d'investir de grosses sommes, c'est un investissement sûr, et souvent vous investissez aussi dans des pays dont la monnaie se réévalue", souligne Eric Martin.
Transparency appelle en conséquence les autorités suisses à réagir. "Nous trouvons que c'est le bon moment d'intervenir et de veiller à ce que le Conseil fédéral inclue avocats, notaires et agents immobiliers au devoir de diligence dans le domaine immobilier."
La Suisse risque de nouvelles pressions internationales
"La Suisse n'est pas conforme aux standards internationaux, nous sommes le seul pays de l'OCDE qui ne les assujettit pas à des devoirs de diligence", avertit le président suisse de l'ONG. "Et je pense que le Groupe d'action financière (GAFI) exercera de plus en plus de pression sur la Suisse. Alors je pense que c'est préférable d'agir à temps que d'attendre des listes grises du GAFI ou d'autres pressions internationales."
Propos recueillis par Ludovic Rocchi
Texte web: Olivier Angehrn