"Un des problèmes majeurs est que les banques centrales ne sont pas préventives, elles sont réactives. Elles interviennent une fois que les bulles financières ont éclaté, mais elles devraient intervenir avant", a affirmé Michel Girardin, interrogé sur les risques de voir une nouvelle crise financière éclater.
Le professeur en économie de l'Université de Genève souligne que l'inflation ne se situe actuellement pas dans le panier de la ménagère, mais dans la valeur des actifs, que ce soit dans l'immobilier, les actions ou les obligations. Ce sont, selon lui, ces augmentations de prix que devraient surveiller les banques centrales.
"Il est plus facile pour une banque centrale lorsqu'il y a trop de spéculation de monter les taux d'intérêts pour calmer les investisseurs", affirme-t-il, ajoutant qu'une intervention a posteriori, une fois que les bulles ont éclaté, n'offre pas les mêmes garanties de réussite.
La réglementation bancaire, "un mal nécessaire"
La réglementation bancaire, attaquée par Donald Trump, mais aussi par le patron d'UBS Sergio Ermotti qui a affirmé dans la presse ce dimanche que trop de régulation menaçait la présence de la grande banque suisse dans le pays, Michel Girardin l'a décrite comme "un mal nécessaire".
"Les grandes banques comme UBS vont chercher à optimiser l'endroit où elles vont s'implanter en fonction d'une réglementation plus permissive", ajoute-t-il, soulignant qu'en Suisse "on est un peu plus royaliste que le roi et on exige des banques qu'elles soient encore plus solides qu'ailleurs".
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