"La limite entre ce qui est légal et ce qui est moral ou non est délicate", a insisté dans le 19h30 de la RTS Luc Thévenoz, professeur à l'Université de Genève et directeur du Centre de droit bancaire et financier.
Les "Paradise Papers", ces 13,5 millions de documents financiers provenant du cabinet international d'avocats basé aux Bermudes Appleby, mettent en lumière depuis dimanche les circuits planétaires d'évasion fiscale. Les noms de plusieurs personnalités suisses y figurent, dont celui de l'entrepreneur fribourgeois Jean-Claude Bastos, qui gère le fonds souverain de l'Angola, dont il tire des dizaines de millions de francs par an.
Les règles du jeu "transformées"
Depuis les premiers scandales d'évasion fiscale, Luc Thévenoz constate une "évolution internationale coordonnée" qui vise à "mettre des cadres là où il n'en existait pas". "L'échange d'informations entre les Etats transforment les règles du jeu", souligne ce spécialiste du droit bancaire.
Mais cette évolution pourrait aussi toucher des contribuables moins fortunés. "Un certain nombre de personnes ont déjà fait l'expérience , par exemple lors d'une succession, de régulariser une situation qui n'était pas en ordre", fait valoir Luc Thévenoz.
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