Si le texte est assez complexe, le principe de l’initiative est simple: il faut mettre un terme au renchérissement d’un même produit uniquement en raison de son passage de la frontière (voir ci-dessous).
"Tous les domaines économiques, tous les secteurs sont concernés", estime Pascal Vandenberghe, invité lundi de La Matinale de la RTS. Pour le directeur des librairies Payot, "le consommateur voit les prix dans le commerce de détail", mais la santé, l'agriculture, l'hôtellerie, les institutions publiques et de nombreuses PME sont concernés. C'est pourquoi "toutes les couleurs politiques sont représentées" dans l'alliance à l'origine de l'initiative.
"Ce n'est pas une réglementation de plus, mais une fin de réglementation en quelque sorte, puisque l'objectif est de supprimer l'obligation de s'approvisionner en Suisse", précise-t-il.
"Importateurs exclusifs"
Il s’agit donc d’une nouvelle tentative de durcissement de la législation sur les cartels, des tentatives régulièrement vouées à l’échec lors de leur examen par le Parlement fédéral. "La Suisse est libérale dans les esprits, mais pas dans les faits", réagit Pascal Vandenberghe, qui évoque les "exclusivités" dont bénéficient certains importateurs, qui majorent les prix pour les entreprises helvétiques.
"Le fond du problème est dans le prix d'achat des marchandises", estime-t-il. Les importateurs sont-ils les uniques responsables? "Non, mais les entreprises suisses doivent avoir le choix, et être libres d'acheter en Suisse ou ailleurs", insiste le patron de Payot.
Propos recueillis par Romain Clivaz
jvia
Contraire au combat sur le prix du livre?
Pascal Vandenberghe est connu pour son combat sur le prix du livre, où il était favorable à davantage de contrôle de l'Etat. Son engagement contre l'îlot de cherté n'est-il pas contradictoire? "Non, car on cherchait à réglementer le prix du livre par le bas. On devait empêcher ces distributeurs de pratiquer les prix qu'ils veulent, avec dans certains cas, des prix d'achat pour les libraires suisses qui sont quasiment le prix public de vente en France", répond-il.