Les différentes affaires fiscales, les révélations des Panama Papers, les Swissleaks, les Paradise Papers, mais aussi la liste grise des paradis fiscaux sur laquelle la Suisse a été placée par l'Union européenne début décembre, ont mis à mal la réputation de la place financière suisse à l'international.
"On ne doit pas s'endormir sur les lauriers d'un ancien système fiscal", estime Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse, un organe de promotion rattaché au Département fédéral des affaires étrangères, et invité jeudi de la Matinale de la RTS.
Il évoque l'importance de "ne pas laisser de vieilles affaires entacher une image qui est nouvelle", ajoute-t-il, évoquant la "nouvelle politique du Conseil fédéral", notamment "l'échange automatique des informations".
"De vieilles affaires"
Alors comment casser cette image de "tricheurs"? "En communiquant plus", tranche Nicolas Bideau. Pour lui, il y a un manque d'information sur cette nouvelle politique, et sur le fait que "l'on s'efforce de répondre aux standards internationaux".
"Nous sommes compétitifs, nous avons un savoir-faire, nous sommes un hub au milieu de l'Europe et du monde, on doit le faire savoir. Tous nos concurrents le font", souligne-t-il.
"Les affaires fiscales, ce sont plutôt de vieilles affaires de 2015-2016 (...) Mais c'est vrai que nous sommes le numéro un de la gestion des avoirs privés, et quand nos banques sont confrontées à ces affaires, ça se voit beaucoup dans les médias à l'étranger", reconnaît-il.
Pour lui, la liste grise des paradis fiscaux est "liée au seul problème qu'on doit encore résoudre, c'est-à-dire la fiscalité des entreprises".
Propos recueillis par Pietro Bugnon
Adaptation web: Jessica Vial
Renforcer son image par le sport?
Pour Nicolas Bideau, le sport est un bon moyen de mettre en avant l'image de la Suisse. Il cite notamment Roger Federer, qui a été l'un des représentants suisses les plus appréciés à l'étranger en 2017.
"Il présente un nouveau storytelling. Il était dans la précision, la victoire... aujourd'hui, il est dans la longévité", explique le directeur de Présence Suisse au sujet du tennisman bâlois.
Nicolas Bideau évoque aussi la candidature de Sion pour les Jeux olympiques de 2026. Pour lui, il s'agirait "des premiers jeux du développement durable. On n'est pas dans le gigantisme. La nature sera plus forte que l'homme et que les infrastructures", avance-t-il. Pour lui, des Jeux olympiques en Suisse "développeront une image liée à la solidarité, à la responsabilité que l'on a par rapport au monde".