Le taux de vacance des appartements locatifs devrait atteindre un nouveau record en 2019 avec une hausse de près de 3%, selon une étude de la banque présentée jeudi à Lausanne. Résultat: les prix des loyers devraient encore reculer.
"Pour que le marché soit équilibré, il faut un taux de vacance entre 1 et 2%,", a expliqué à la presse Thomas Veraguth, spécialiste de l'immobilier chez UBS. En Suisse, la situation varie fortement suivant les régions et les villes.
Marché encore tendu dans les villes
En Suisse romande, le taux de vacance en ville de Lausanne est par exemple de 0,38%, à Genève de 0,57%, à Neuchâtel de 1,17%, à Fribourg de 1,47% et à Delémont de 1,91%. A Zurich, il atteint 0,21% et à Berne 0,56%. "A Lausanne et Genève, le taux de vacance est cependant en train de progresser", précise Thomas Veraguth.
Le recul des prix des loyers a déjà débuté ces dernières années et devrait s'accélérer. L'indice des prix en Suisse a ainsi reculé de 3% depuis mi-2015. Reste que des bailleurs hésitent encore à diminuer les loyers. Ils préfèrent attirer les locataires en leur offrant des périodes de location, le déménagement ou des bons d'achat.
Les appartements à acheter restent chers
Concrètement, ce ne sont pas les loyers existants qui vont véritablement baisser mais ceux des appartements qui arrivent sur le marché et qui sont environ 20% plus chers. D'après les spécialistes, si la construction ne ralentit pas nettement ou sans une nouvelle vague d'immigration, la baisse des loyers à l'offre devrait être d'environ 10% d'ici 2020.
Quant aux logements en propriété, leurs prix restent stables. Actuellement, avec les taux hypothécaires bas, acheter son logement revient moins cher qu'une location équivalente.
Reste que les taux hypothécaires ont beau être bas, les prix à l'achat restent élevés. Et cela pèse sur l'accessibilité à la propriété.
Résultat, ce sont les petits appartements qui sont demandés et les acheteurs sont prêts à acquérir des biens de qualité inférieure. Du côté des maisons individuelles, la banque table sur une nouvelle et légère augmentation des prix (+0,5%).
Une situation semblable à celle des années 1980
Pour le spécialiste de l'immobilier Olivier Ferrari, la situation actuelle rappelle celle de la fin des années 1980. "Il y a pléthore de logements qui arrivent sur le marché, de nombreuses constructions se terminent maintenant, mais c'est le mauvais moment", constate dans le 19h30 de la RTS le directeur général de Coninco.
"Une émigration des locataires va se faire", prédit Olivier Ferrari, soulignant que les locataires se tourneront notamment vers des appartements avec une meilleure étiquette énergétique.
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