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L'extension de la durée légale du télétravail fait son chemin au National

Une initiative parlementaire demande d’allonger la durée légale du télétravail. [Fotolia - doble.d]
La commission du travail du National veut étendre la durée maximale du télétravail quotidien à 17h / La Matinale / 2 min. / le 1 février 2018
La commission de l'économie du Conseil national est entrée en matière pour augmenter la durée maximale du télétravail de quatorze à dix-sept heures par jour. Les syndicats craignent pour la santé des employés.

C'est un pas de plus vers la flexibilisation des horaires de travail à la maison. La commission de l'économie du Conseil national vient d'accepter de donner suite au texte de Thierry Burkhart (PLR/AG), auteur d'une initiative parlementaire proposant d'augmenter la durée maximale de télétravail à dix-sept heures par jour.

Consulter son smartphone après 21h pour répondre à un e-mail professionnel est aujourd'hui, en théorie, illégal pour une personne qui a commencé à travailler à 7h du matin, même sous un régime de télétravail. La loi ne permet pas actuellement de travailler plus de quatorze heures d'affilée.

Offrir davantage de flexibilité

L'idée de cette initiative parlementaire n’est pas forcément de travailler dix-sept heures de suite, mais de donner plus de flexibilité à ceux qui travaillent à la maison. Une personne pourrait par exemple travailler de 7h à 17h, puis s’arrêter pour s’occuper des enfants jusqu’à 21h, avant de se remettre à travailler un moment en soirée si besoin.

"La réalité, c'est qu'on a maintenant les moyens de travailler très longtemps, même si ce n'est pas toujours avec la même intensité", explique Blaise Matthey, directeur de la Fédération romande des entreprises.

"Et surtout, on a les moyens de compenser; on peut être gagnant de part et d'autre. Mais il faut faire attention, il y a une responsabilité de l'employé et de l'employeur, pour que ce système ne dérape pas", souligne-t-il.

"La loi doit protéger l'individu"

Les syndicats l'admettent, la mesure peut sembler attrayante à première vue, mais elle n'en reste pas moins dangereuse, à leurs yeux.

"La loi doit protéger l'individu, parfois contre ses propres desiderata", estime Jacques-André Maire (PS/NE), vice-président de Travail.suisse. "On peut comprendre que certains souhaitent concentrer leur durée de travail pour ensuite récupérer sous forme de congé. Mais malheureusement - et les médecins de la santé sont très clairs à ce sujet - cela peut avoir des conséquences très grave sur la santé de la personne."

Repos et travail dominical

Le texte demande également d'être moins rigoureux sur les périodes de repos et d'assouplir l'interdiction du travail dominical.

Ce sera désormais à la commission des Etats de se prononcer. Dans un contexte où la flexibilisation du temps de travail semble avoir la cote, l'Union suisse des arts et métiers (USAM), faitière des PME, propose aussi de passer à une semaine de travail de 50 heures.

Cynthia Racine/kkub

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