Grâce à diverses mesures, telles que l'arrêt des embauches et
des dépenses, les CFF sont parvenus à atténuer financièrement les
conséquences de la crise économique au 1er semestre 2009, dont un
fort recul du trafic marchandises. En conséquence, les recettes de
l'ancienne régie fédérale ont baissé de 4,3% à 3,7 milliards de
francs, indique le communiqué des CFF.
Le résultat du groupe a toutefois augmenté de 26,8% sur un an,
passant de 104,7 à 132,8 millions de francs, selon les chiffres
publiés jeudi. Cette amélioration est principalement due à des
"circonstances particulières et uniques", précisent les CFF.
Des corrections de valeur ont été effectuées et des provisions non
utilisées ont été dissoutes, pour un montant de 27 millions de
francs. Les charges d'exploitation ont également pu être réduites,
de quelque 200 millions de francs.
Près de 165 millions de passagers
Alors que le trafic voyageurs est toujours prolifique, le
domaine des marchandises a "massivement" souffert de la crise
économique au 1er semestre. Les revenus de CFF Cargo ont baissé de
16,2% à 435 millions de francs. La perte a triplé en un an, pour
atteindre 24,4 millions de francs.
Les prestations de trafic ont baissé de 16,6% à 5,5 milliards de
tonnes-kilomètres. Si le trafic de transit a diminué de 23%, le
recul s'est limité à 5% en trafic intérieur.
A l'inverse, le trafic passagers affiche un résultat en hausse de
38,6% à 141,1 millions de francs. Le nombre de voyageurs a augmenté
de 4,3% à 164,4 millions. Le revenu moyen par train-kilomètre est
en revanche en recul.
Plus d'abonnements
Les CFF constatent notamment, au niveau de la clientèle
occasionnelle, un report sur les offres forfaitaires et les billets
dégriffés mis en vente sur internet pour des trajets en dehors des
heures de pointe.
A la fin juin 2009, 382'655 clients utilisaient l'abonnement
général (+ 8,7%). Le nombre de détenteurs d'un abonnement
demi-tarif s'est accru de 3,6% et s'élève à 2'237'010.
En ce qui concerne les autres tarifs, les CFF constatent un report
sur les offres forfaitaires, tels les billets dégriffés (60'000
vendus depuis la mi-mai) ou les billets à prix réduit à certaines
heures.
Investissements prévus
Les CFF devront faire face à de "très gros investissements ces
prochaines années", prévient ainsi l'ex-régie fédérale. Outre la
commande de nouveau matériel roulant pour quelque 20 milliards de
francs d'ici 2030, l'assainissement de la caisse de pension exige
des efforts exceptionnels, de la part de l'entreprise et de ses
collaborateurs.
Si les CFF ont renoncé à toute hausse de tarifs avant décembre
2010, ils avertissent d'ores et déjà qu'ils auront besoin de moyens
financiers supplémentaires.
Le directeur des CFF Andreas Meyer se dit préoccupé par ce
financement. Rien ne se fera sans l'aide de la Confédération et des
cantons, a-t-il averti. Le patron de l'ancienne régie fédérale se
dit toutefois confiant, au vu des signaux émis par les cantons:
«Les CFF apportent aussi beaucoup à ce pays», a-t-il
souligné.
ap/ats/sbo
"Un goût amer" pour les syndicats
Pour le Syndicat du personnel des transports (SEV), les résultats semestriels des CFF "laissent un goût amer", étant donné le paquet de mesures qui vient d'être adopté pour assainir la caisse de pension, avec pertes de salaires et diminutions de rente pour le personnel.
Il est incompréhensible que les collaborateurs doivent gagner moins, alors que les CFF enregistrent des bénéfices en hausse, souligne le SEV. Des hausses de salaires en conséquence seront revendiquées lors des prochaines négociations salariales.
Des trains ponctuels, malgré des couacs
Les trains ont été un peu plus ponctuels au 1er semestre, avec 88,2% des voyageurs à destination avec moins de trois minutes de retard.
Une "accumulation de perturbations" a toutefois été enregistrée dans certaines régions, notamment entre Genève et Lausanne. "Cela montre à quel point le réseau est sensible à l'augmentation de son utilisation", notent les CFF.
L'infrastructure est dans l'ensemble en bon état, mais son entretien nécessite des moyens toujours plus importants.