L'application Twint a été lancé il y a presque un an face à l'arrivée de la concurrence: Apple et Samsung en tête. Trois acteurs se disputent donc aujourd'hui le marché en Suisse. Pas facile de s'y retrouver: Coop, par exemple, accepte le paiement avec Twint depuis le début, mais pas Migros, qui devrait l'intégrer prochainement.
Ce flou y est pour beaucoup dans le désamour apparent des Suisses pour ces systèmes de paiement avec téléphone portable selon Robin Eymann de la Fédération romande des consommateurs. "C'est positif qu'il y ait une concurrence entre les applications, mais le problème, c'est qu'au niveau des infrastructures, ça ne suit pas."
Et de souligner que dans certains magasins, il faut une application pour pouvoir payer, alors que dans d'autres magasins, une autre application sera nécessaire. "Le client est dans l'incertitude: 'je vais télécharger telle application, mais est-ce que je vais pouvoir payer avec?', c'est aussi un frein supplémentaire."
Le Suisse reste conservateur
En octobre, Twint revendiquait plus de 500'000 clients enregistrés. Maxime Charbonnel, responsable du digital à la Banque cantonale vaudoise, reconnaît que l'application est peu utilisée dans les commerces, mais toujours plus populaire pour payer en ligne ou verser de l'argent.
Pour lui, le Suisse reste assez conservateur en privilégiant l'argent liquide ou les cartes bancaires. Mais pour les banques, ce n'est qu'une question de temps. "La stratégie, c'est de faire en sorte que le consommateur puisse s'équiper de cette application pour pouvoir progressivement s'habituer à faire des paiements avec son téléphone portable."
Pour inciter les clients à s'équiper, les promoteurs de Twint visent à "diversifier au maximum" les points de vente partenaires. Et Maxime Charbonnel poursuit: "Plus vous avez la possibilité d'utiliser un moyen de paiement dans un nombre important de commerces et plus vous allez avoir envie de l'apprivoiser."
Une stratégie sur le long terme. Mais à l'avenir la concurrence pourrait s'annoncer plus rude que prévu avec l'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché.
Romain Bardet/ebz