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"Les détaillants ont eu peur, mais le consommateur a acheté toujours plus"

Nick Hayek, patron de Swatch Group, en conférence de presse le 14 mars 2018. [Keystone - Anthony Anex]
Après trois années de baisse, Swatch Group voit son chiffre d'affaire repartir à la hausse / Forum / 4 min. / le 14 mars 2018
Nick Hayek, directeur général de Swatch Group, a souligné la bonne tenue des secteurs d'entrée et de milieu de gamme. Le numéro un mondial de l'horlogerie aborde 2018 avec optimisme, après une année 2017 terminée en trombe.

"Nous traversons les mois qui peuvent être considérés comme étant parmi les meilleurs de l'histoire du groupe", s'est réjoui Nick Hayek lors de la conférence de presse de bilan de Swatch, qui s'est tenue mercredi à Bienne dans le nouveau bâtiment de la manufacture Omega. Il a relevé une "forte accélération au deuxième semestre", en particulier lors du quatrième trimestre. "Je ne vois pas pourquoi cela devrait changer à nouveau", a affirmé Nick Hayek dans Forum mercredi.

"La peur des détaillants"

"Une des grandes raisons pour laquelle on a eu des difficultés et un peu moins de croissance, c'est la force du franc suisse, qui s'est maintenant amélioré", a expliqué le PDG. "Pendant ces 2-3 dernières années, qui ont été plus difficiles, on a vu que dans nos propres magasins, le consommateur a acheté toujours plus, et dans tous les segments. Mais ce sont les détaillants et surtout les "department stores" dans certaines régions du monde, qui n'ont plus acheté. Soit qu'ils ont disparu, soit qu'ils se sont focalisés, avec l'argent qu'il leur restait, sur autre chose. Aujourd'hui, ça a l'air complètement différent."

Swatch Group a vu son bénéfice net bondir de 27,3% lors du dernier exercice, à 755 millions de francs. Après deux ans de recul, le chiffre d'affaires du groupe biennois s'est étoffé de 5,4%, à 7,96 milliards. Les ventes ont été portées par la reprise dans la région Asie-Pacifique et un mois de décembre qui a vu la firme réaliser le deuxième meilleur chiffre d’affaires mensuel de son histoire.

Nous n'avons pas augmenté les prix, nous n'avons pas envoyé de signaux de crise.

Nick Hayek

La force du franc est-elle la seule base de l'optimisme affichée par Swatch Group? "Pas seulement", répond Nick Hayek. "Evidemment, cela a donné un optimisme aux détaillants dans le monde. Mais nous faisons partie de ceux qui n'ont pas augmenté les prix, au contraire de certains de nos concurrents en Suisse qui ont augmenté puis baissé les prix, et ainsi envoyé des signaux de crise. Les détaillants ont pris peur et n'ont plus acheté."

Et de conclure: "Nous avons choisi de produire en Suisse, de faire des produits 'swiss-made', parce que le monde adore ça. Il y a à cela des avantages et des désavantages. Le franc suisse peut être parfois un avantage, parfois un désavantage."

kkub avec ats et Romain Bardet

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