Mille quatre-vingt-neuf. C'est le nombre de sites publics de recharge pour voitures électriques en Suisse. Ce chiffre a presque doublé en un an et poursuit sa hausse, dans une course à la densité, mais aussi à la puissance.
C'est à Neuenkirch (LU) que le consortium de constructeurs automobiles allemands unis sous la marque Ionity ouvrira le 9 avril son premier site de recharge ultra-rapide. Pour porter la révolution électrique, Ionity projette d'en construire 400 à travers l'Europe d'ici deux ans.
Avec 350 kW, sa puissance est suffisante pour recharger 100 kilomètres d'autonomie en 4 minutes.
Thomas Lohmann, directeur de la station d'autoroute Luzerner Raststätte, ne cache pas sa fierté: "Nous sommes très contents d'être membres de ce réseau. Pour nous c'est le futur", affirme-t-il au 19h30 de la RTS.
Avec ses bornes, Ionity voit grand, mais dans le futur. Car le premier véhicule à pouvoir absorber une telle puissance sera probablement la Porsche Mission E, dont la sortie est attendue en fin 2019. Mais cette puissance est surtout une manière d'affirmer que le temps des gadgets est révolu.
Densification des systèmes où l'on se parque
Moins futuriste, la charge super-rapide de l'entreprise GoFast sera également développée en Suisse, de dix bornes actuellement à 35 prévues pour fin 2018. Leur puissance est semblable à celle que l'on trouve chez Tesla et ses 15 sites de recharge.
Le réseau des recharges simples et rapides est un peu plus dense, avec ses 52 sites en Suisse, et se densifiera encore avec l'équipement des aires de repos.
Mais le champion en Suisse est le système de recharge dite lente, de Green Motion. Ce dernier joue la quantité plutôt que la rapidité, avec ses plus de 1000 sites. Pour François Randin, directeur de Green Motion, "il ne faut pas essayer de reproduire ce qu'on faisait avec sa voiture à essence. Aujourd'hui, on ne va plus faire le plein, on doit trouver une borne de recharge à chaque endroit où l'on se parque."
Au quotidien ou en voyage, qu'elles soient lentes ou ultra-rapides, les bornes publiques de recharge sont appelées à suivre en même temps la percée des voitures électriques.
Pascal Jeannerat/fme