Sur les ondes de la RTS, Marco Dunand a rappelé le poids du secteur du négoce en Suisse: 4% du PIB helvétique, 20% des recettes fiscales du canton de Genève et 35'000 emplois directs.
Face aux nombreuses critiques, notamment des ONG, quant au manque de transparence des sociétés de trading, le patron de Mercuria a souligné les récentes démarches entreprises pour rendre les activités du secteur moins opaques: "On dialogue beaucoup avec les ONG, le Conseil fédéral et le Parlement. Au niveau de la transparence, il y a énormément d'efforts qui ont été faits ces dernières années." Et de citer l'exemple du sommet FT Commodities Global Summit à Lausanne.
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Entre besoin d'énergie et écologie
Marco Dunand a également défendu le secteur face aux critiques émanant des milieux écologistes: "La croissance du PIB mondial est d'environ 4%. Or, il ne peut pas y avoir de croissance sans avoir une hausse de la demande d'énergie. Il faut bien que celle-ci soit fournie par quelqu'un."
Il a poursuivi: "On a besoin de plus d'énergie. Mais, en même temps, le réchauffement climatique est une préoccupation extrêmement importante pour nous. Il faut essayer de réduire la teneur en carbone. On se dirige donc vers une transformation. Actuellement, 50% des activités de Mercuria sont dans l'électricité et dans le gaz. On essaie donc de pousser cette tendance qui est nécessaire pour respecter les Accords de Paris" sur le climat.
"20% du secteur du négoce a quitté la Suisse"
Le Genevois a également dit observer un nombre significatif de départs de sociétés actives dans le négoce: "Environ 20% du secteur est parti. Les autorités de Singapour par exemple viennent nous rendre visite chaque année à Genève pour nous proposer de nous installer chez eux avec une taxation nettement inférieure qu'ici. A Dubaï, il y a 0% d'impôt. L'Angleterre est en train de baisser ses impôts, les Etats-Unis aussi." A quand le départ de Mercuria? "Les risques sont actuellement assez faibles."
Propos recueillis par Romain Clivaz
Texte web: hend
Non à l'initiative 'Entreprises responsables'
Déposée en 2016, l'initiative populaire "Entreprises responsables - pour protéger l’être humain et l’environnement" veut obliger les sociétés sises en Suisse à examiner régulièrement les conséquences de leur activité sur les droits de l'homme et l'environnement.
Un texte auquel s'oppose Marco Dunand. "Tout le monde est d'accord pour avoir des entreprises responsables. Mais que se cache-t-il derrière ce titre? C'est la création d'une sorte de suprématie du droit suisse par rapport au droit international. Or, les groupes comme le nôtre qui ont des activités dans plus de 30 pays différents sont couverts par plus 200 différents codes de lois à travers le monde."