La demande a explosé ces dernières années, à tel point qu'un véritable trafic est en train de se mettre en place avec des conséquences désastreuses. Les vols d'ânes se multiplient pour satisfaire la clientèle chinoise, notamment dans les quartiers pauvres en périphérie de Nairobi. Or il s'agit bien souvent de la seule richesse des familles, qui dépendent de leurs animaux pour vivre.
Au Kenya, qui en compte encore 1,2 million, trois abattoirs spécialisés en tuent environ 400 par jour. "Si cela continue comme ça, il n’y aura plus d’ânes au Kenya dans une décennie" assure Joshua Ojwang, l'un des responsables de l'ONG Donkey Sanctuary qui se bat contre ce commerce.
"L'âne est le socle de l'économie rurale"
Et le trafic a fait doubler le prix d’un animal en quelques mois, empêchant désormais nombre de Kenyans d'en acquérir. Or "l’âne est le socle de l’économie rurale", souligne Joshua Ojwang. "Il est utilisé dans le transport de l’eau mais aussi pour transporter des personnes en échange d’un peu d’argent. Les ânes sont une source de revenu essentiel. Dans certaines familles, il est leur principal gagne-pain."
Plus d'un tiers de la population kenyane dépend d'un âne, selon les estimations. Malgré cela, le pays est l’un des seuls à autoriser encore leur commerce vers la Chine.
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En quête de jeunesse éternelle et de libido performante
A partir des peaux d'âne, les Chinois produisent une gélatine censée garantir jeunesse éternelle et libido performante. "Aujourd’hui, cette gélatine est même vendue sur le marché européen et dans certains endroits en Amérique" explique Joshua Ojwang de l'ONG Donkey Sanctuary.
Mais la moitié des ânes chinois ont déjà disparu et le pays importe désormais massivement leurs peaux depuis l'Afrique pour répondre à la demande.
Le marché et les gains sons tels - la gélatine est revendue jusqu'à 750 francs le kilo - que ce commerce juteux est désormais comparé à celui de l’ivoire d’éléphant ou de la corne de rhinocéros.