"Small et slow are beautiful", ou quand le ringard redevient tendance

Imaginez une fromagerie mobile, tirée par deux chevaux sillonnant la campagne genevoise. Point pourtant de retour dans le passé. Lauréat du très officiel prix IDDEA 2017, le projet du fromager Jean David devrait débuter dans les semaines à venir. Objectifs: répondre à la crise laitière qui ébranle le monde agricole, collaborer avec les éleveurs du Grand Genève en supprimant les intermédiaires, en valorisant leur lait au double du prix de celui actuellement pratiqué, fabriquer un fromage à raclette genevois afin de le vendre en circuits courts et directs sur les marchés et dans les magasins bio et fromagers de la région.

Jean David

Vestiges d’un phénomène qui traversa tout le pays dès la fin des années 1950, les congélateurs collectifs - qu'on les qualifie de publics, partagés ou communaux - sont encore une cinquantaine en Suisse romande. On les retrouve à la campagne, mais aussi en ville. A La Chaux-de-Fonds, par exemple, son exploitant actuel a décidé de le conserver il y a cinq ans en achetant la maison qui l’hébergeait. Avec ses 178 casiers, sa température constante entre moins 18° et moins 20°, son taux de remplissage dépasse les 90%, sans compter les deux à trois demandes hebdomadaires de locataire. Le tarif: 54 francs par an pour un espace de stockage de 100 litres. Ce congélateur collectif satisfait autant les besoins des professionnels - restaurateurs, pêcheurs, chasseurs, agriculteurs, etc. - que des privés, notamment des jeunes couples.

RTS - Didier Pradervand

De plus en plus de consommateurs se convertissent à la "slow-fashion": une philosophie de mode durable, éthique et écoresponsable, respectueuse de ceux qui la fabriquent et innovante dans les matériaux utilisés. Il s'agit d'une réaction aux pratiques de l'industrie de l’habillement, souvent critiquée pour ses désastreux impacts environnementaux et sociaux, et à la surconsommation d’habits, souvent compulsive et sans lien avec la vraie valeur des vêtements achetés. Afin de prouver que cette mode n’est ni ringarde ni laide ni chère, la Carougeoise Juliette Gallet, deuxième du prix IDDEA 2017, a imaginé la première boutique romande mobile de mode durable. Un "fashion truck" qui devrait prendre la route au printemps 2019, une fois pourvu de vêtements écoresponsables et durables, tous "made in Europe" et présentés deux fois par an à Berlin lors de salons dédiés.

Flickr - Luis Montemayor

Sortez pelotes de laine et aiguilles à tricoter: les vêtements et accessoires tricotés à la main séduisent de plus en plus, surtout lorsqu'ils sont en alpaga et qu'ils s’inscrivent dans un projet économique durable, éthique et écoresponsable. A la clé, des vêtements pour enfant que Julie Chanel dessine et fait ensuite "fabriquer" par une vingtaine de tricoteuses boliviennes de 20 à 65 ans, sélectionnées pour leur savoir-faire et salariées par l'entrepreneuse vaudoise. Cette dernière gère une boutique à Lausanne avec d'autres designers et créatrices partageant sa philosophie d'une consommation durable et éthique. Trois fois par mois, la jeune femme organise des apéros-tricot pour une dizaine de participantes dans cet espace de vente et de création. Des jeunes femmes qui, elles aussi, ont envie de retrouver le plaisir du "fait main".

RTS - Didier Pradervand

Physicien, philosophe, auteur, Marc Halévy décortique depuis 40 ans la complexité du monde, notamment celle de nos modèles socio-économiques. Des modèles qui, il en est convaincu, sont en train de vivre des ruptures fondamentales et irréversibles, à l’image de la "simplicité volontaire", défendue et promue notamment par les nouvelles générations.

>> L'interview de Marc Halévy :

http://noetique.eu/ - DR