Le géant de l'agrochimie n'a pas grand-chose à craindre, la vente des insecticides en Europe ne représente que 1% de son chiffre d'affaires, soit environ 100 millions de francs. Cette réaction est une question de principe, selon Jean-Paul Jeckelmann, directeur des investissements à la banque Bonhôte.
"Pour une société comme Syngenta, ou Bayer, c'est important de continuer à vendre ces produits au niveau mondial. S'ils sont interdits en Europe, on pourrait voir ces produits être interdits plus tard aux Etats-Unis, en Amérique latine, où les marchés sont beaucoup plus grands." L'impact d'une interdiction au niveau mondial serait plus marquée, la vente des insecticides y représente 13% du chiffre d'affaires.
Action en justice
Avec le glyphosate et maintenant l'interdiction des néonicotinoïdes, la pression de l'Union européenne se fait toujours plus pressante, relève Jérôme Schupp, spécialiste actions chez Primepartner. "Les autorités politiques sont obligées d'être plus réactives, ce n'est pas seulement une pression juste pour la beauté de la nature, mais aussi des faits scientifiques qui poussent les politiques à intervenir."
Pour rappel, Syngenta avait déjà saisi la justice en 2013 à la suite d'une interdiction partielle de ces néonicotinoïdes considérés comme dangereux pour les abeilles. Le verdict est attendu le 17 mai.
Joëlle Cachin/lgr