La décision d'imposer des tarifs douaniers sur l'acier etb l'aluminium met fin à deux mois d'exemptions accordées par Donald Trump à l'Union européenne (UE) afin d'encourager des discussions plus générales sur les échanges commerciaux.
Le sursis sur ces taxes est également levé pour le Mexique et le Canada, car les Etats-Unis ont jugé que la renégociation de l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain) traînait trop en longueur. Outre ces trois partenaires commerciaux, des exemptions avaient été accordées au Brésil, à l'Australie et à l'Argentine.
L'"Europe unie" face à l'"Amérique d'abord"
La chancelière allemande a jugé jeudi les taxes douanières américaines "illégales", s'inquiétant d'un risque d'"escalade". Emmanuel Macron a de son côté "déploré" la décision américaine, la qualifiant d'"illégale" et d'"erreur". Le président français a indiqué à des journalistes qu'il s'entretiendrait "dans la soirée" avec son homologue américain Donald Trump.
"C'est un mauvais jour pour le commerce mondial", a déclaré pour sa part le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Pour le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, "notre réponse à 'l'Amérique d'abord' ne peut être que: 'L'Europe unie'."
La Commission européenne a d'ailleurs promis de répliquer à la décision américaine en prenant "des contre-mesures dans les prochaines heures" et de saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le Mexique a aussi annoncé des mesures de rétorsion visant des produits agricoles américains.
Le Canada a également décidé de riposter et imposera 16,6 milliards de dollars canadiens de taxes (12,8 milliards de dollars américaines) sur des produits américains.
Le Mexique a lui aussi rétorqué en imposant des droits "équivalents", notamment sur les produits sidérurgiques et agricoles américains.
Une question de sécurité nationale
Donald Trump a imposé le 23 mars des droits de douane de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium aux Etats-Unis en invoquant la section 232 du Trade Expansion Act de 1962, qui permet de restreindre les importations de biens jugés préjudiciables à la sécurité nationale.
Ces taxes, qui sont déjà contestées par certains pays devant l'OMC, sont censées permettre une remontée du taux d'utilisation des capacités de production dans l'acier et l'aluminium aux Etats-Unis à plus de 80%.
agences/lan