Pierin Vincenz est soupçonné de s'être enrichi personnellement lorsqu'il présidait la société de cartes de crédit Aduno, grâce à plusieurs acquisitions. L'enquête est "très avancée", a indiqué mercredi le Ministère public zurichois.
C'est la raison pour laquelle Pierin Vincenz a été libéré "sous plusieurs conditions", poursuit le Ministère public. Un associé de longue date de Pierin Vincenz, lui aussi membre du conseil d'administration d'Aduno, a également été libéré.
Selon les services du procureur, la procédure se poursuit à l'encontre de "tous les suspects". Outre Pierin Vincenz et son associé, "d'autres personnes de leur entourage professionnel" sont concernées.
Plainte d'Aduno
Pierin Vincenz et son associé ont été placés en détention préventive le 27 février. La mesure a été prolongée en mai, après que le Ministère public a découvert de nouvelles transactions incriminantes devant être examinées.
L'affaire a éclaté en décembre dernier quand Aduno a porté plainte contre son ancien président. Selon une expertise, Pierin Vincenz aurait gagné 1,7 million de francs en 2005 lors de l'acquisition d'une entreprise par Aduno, qu'il présidait alors.
Détention "inutile et démesurée"
Dans un communiqué publié mercredi, Pierin Vincenz, 62 ans, critique sa détention. Cette mesure était "inutile et sa longueur complètement démesurée", selon lui.
Les points thématiques de l'instruction remontent à plusieurs années et sont parfaitement documentés, explique-t-il dans la déclaration transmise par son agence de communication. "Je continue de contester les reproches qui me sont faits dans le cadre de la procédure pénale et je vais les combattre avec tous les moyens".
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ats/ebz
Sujet traité dans le bulletin horaire de 11h le 13 juin 2108 sur RTS La Première
Rappel des faits
Soupçonné de gestion déloyale lorsqu'il présidait la société de cartes de crédit Aduno, le banquier se trouvait en détention préventive depuis la fin février.
Pierin Vincenz a opéré en tant que directeur général de Raiffeisen de 1999 à 2016 et détenait plusieurs mandats auprès de conseils d'administration, notamment en tant que président (1999 à 2017) d'Aduno, détenu à plus de 25% par Raiffeisen.
L'affaire a éclaté en décembre quand Aduno a porté plainte contre son ancien président, lui reprochant de s'être enrichi personnellement lors de plusieurs acquisitions. Pierin Vincenz a toujours contesté les accusations portées à son encontre.