Les organisations de défense des travailleurs font monter la pression à l'approche des négociations avec le patronat et fixent leur ligne rouge: la retraite anticipée mais aussi davantage de protection des travailleurs et moins de travail temporaire sur les chantiers.
Les enjeux sont particulièrement importants cette année puisque la convention nationale du secteur de la construction arrive à échéance. En même temps, la génération des babyboomers termine sa vie active. Cette situation met beaucoup de pression sur les caisses de pension qui financent le pont retraite entre 60 et 65 ans.
Les entrepreneurs ont tiré les premiers
Et dans cette période de pré-négociations, les premières salves ont été tirées par la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Elle a annoncé début mai que les caisses qui financent cette préretraite étaient vides et qu'il faudrait donc travailler plus longtemps.
Or, la possibilité d'une préretraite à 60 ans est une ligne rouge pour les syndicats, qui proposent que patrons et ouvriers cotisent un peu plus. "Les maçons sont aussi prêts à participer aux coûts, ils l'ont dit clairement", souligne le responsable du secteur construction chez Unia Nico Lutz. "Déjà les années passées, ils ont renoncé à des augmentations salariales pour financer davantage la retraite à 60 ans."
Risques d'escalade entre ouvriers et patrons
Mais les syndicats insistent sur la nécessité de négocier: "On doit se mettre autour d'une table", poursuit Nico Lutz. "S'ils [le patronat] bloquent toute solution, ça va pousser à l'escalade et je le dis clairement: en automne, on va commencer avec des actions de protestation et des grèves d'avertissement."
Aujourd'hui, neuf maçons sur dix se disent prêts à de tels débrayages, selon une étude des syndicats dont certains résultats ont été publiés vendredi. Et samedi, les syndicats espèrent quelque 10'000 personnes à une grande manifestation à Zurich.
Muriel Ballaman/oang