Tamedia a confirmé lundi mener de concert avec le président du FC Sion Christian Constantin un projet de magazine intitulé Le Matin Sports, avec 18 numéros par année.
"J'ai eu un téléphone avec Christian Constantin. Je lui ai dit qu'il était complètement fou et que ce projet n'était pas viable", explique lundi Peter Rothenbühler dans l'émission Forum. "Mais il m'a expliqué son projet qui, en fait, est très raisonnable. Il veut, avec les grands clubs, financer un journal sportif fait par la rédaction sportive du Matin."
Et l'ancien rédacteur en chef du quotidien romand d'ajouter: "Je lui dit 'bravo'. Contrairement aux entrepreneurs de la presse, Christian Constantin a le mérite d'avoir des idées."
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Un projet qui divise les clubs
Le projet de l'entrepreneur de Martigny ne fait pas l'unanimité chez les dirigeants des clubs romands contactés par la RTS. Raphaël Berger, directeur sportif du HC Fribourg-Gottéron, affirme par exemple que ce n’est pas aux clubs de financer les médias.
Christian Binggeli, président de Neuchâtel Xamax, craint lui une mainmise du Valaisan sur le journal. A noter toutefois que Christian Constantin a déclaré lundi que l’indépendance journalistique serait garantie puisque Tamedia fournirait le contenu. "Les journalistes pourront continuer à me critiquer si je vire un entraîneur", a-t-il précisé.
Quant à Christophe Stucki, directeur général du Genève-Servette HC, il parle d'un format "intéressant" et d'un projet qui a de quoi séduire. Du côté du Servette FC, le président Didier Fischer estime que l'heure est à la discussion.
Enfin, le vice-président du Lausanne-Sport Stefan Nellen confirme avoir eu un premier contact avec le président du FC Sion. Une rencontre entre les deux hommes est d'ailleurs prévue en fin de semaine prochaine.
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"La fin de l'édition papier du Matin est inéluctable"
Une séance de médiation entre Tamedia et les représentants de son personnel s'est tenue lundi. Peter Rothenbühler estime néanmoins certaine la fin de l'édition papier du quotidien. "La fin du Matin papier est inéluctable. Tamedia a été forcé de venir à la table de négociations par la grève", explique-t-il.
Il ne croit pas non plus à la viabilité de la version numérique du quotidien. "C'est un retrait par étape. Ils vont mettre 10 à 15 personnes. Or, il est impossible de faire vivre un vrai site de presse avec aussi peu de gens. Ils ont déjà signé l'arrêt de mort de ce Matin online car celui-ci est fait par les mêmes personnes et dans le même bureau que 20 minutes online."
Peter Rothenbühler qualifie par ailleurs de "bizarre" la médiation du Conseil d'Etat vaudois dans les discussions entre Tamedia et les employés: "Je trouve très étrange qu'une présidente de gouvernement cantonal joue les médiateurs. Il ne va rien en sortir, sauf peut-être un plan social raisonnable", dit-il.
>>Les précisions concernant la séance de médiation entre Tamedia et ses employés: