A la clôture, l'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones Industrial Average, a cédé 3,15%, sa plus mauvaise séance depuis février. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 4,08%, sa pire séance depuis deux ans.
Dans la foulée, la Bourse de Hong Kong a clôturé jeudi en baisse de 3,54%, Tokyo de 3,89%, tandis que Shanghai a plongé de plus de 5% et celle de Shenzhen de 6,45%. Le recul était moins fort, mais toutefois marqué en Europe: Paris perdait 1,4% vers 11h30, Londres 1,7% et Francfort 1,2%. A Zurich, la Bourse suisse perdait plus de 2% à la mi-journée.
Banque centrale moins accommodante
Les investisseurs s'inquiètent notamment du durcissement de la politique de la Banque centrale américaine (Fed), engagée dans un processus de hausse des taux d'intérêt après avoir abreuvé les marchés de liquidités pendant des années.
Le président américain Donald Trump qui, depuis cet été, n'hésite pas à dire haut et fort sa désapprobation, a estimé mercredi soir que la Fed était "tombée sur la tête", l'accusant d'être à l'origine de la dégringolade de Wall Street. "Je pense que la Fed fait une erreur", a déclaré Donald Trump après un meeting politique en Pennsylvanie.
Si Donald Trump juge que la Fed est devenue folle, sa décision était en fait plutôt attendue, voir inévitable, comme l'explique Sami Chaar, chef économiste de la banque Lombard Odier. "Elle doit se mettre en adéquation avec la réalité de l'économie américaine, elle n'a pas d'autres choix que de normaliser sa politique monétaire."
Influence sur la consommation
La banque centrale américaine a déjà relevé ses taux à trois reprises cette année, pour éviter la surchauffe d'une économie en pleine forme et une éventuelle résurgence de l'inflation. Et avec des taux d'intérêt à la hausse, les opérateurs se rabattent sur des placements plus sûrs - et qui rapportent de nouveau - comme les obligations.
La perspective de taux d'intérêt plus élevés inquiète les investisseurs étant donné qu'elle signifie des coûts d'emprunt plus élevés pour les entreprises et les particuliers.
cab avec les agences
Plusieurs sujets d'inquiétudes
D'autres raisons sont toutefois évoquées par les analystes pour expliquer ce recul des bourses.
Les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis continuent d'alimenter les craintes, pour "leur impact sur la croissance chinoise", ont estimé les analystes du courtier Aurel BGC.
Les investisseurs "jugent que le secteur technologique serait le principal touché par un ralentissement plus marqué de l'activité chinoise", ont-ils complété.
Le projet de budget italien, qui prévoit un bond du déficit du pays, pourrait également affecter les places boursières européennes.
elle doit se mettre en adéquation avec la réalité de l'économie américaine, qui est en pleine emploi qui voit
donc pas d'autres choix que de normaliser sa situation financière