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Selon Avenir Suisse, il ne faut pas craindre les investissements chinois

Peu convaincus par les discours des dirigeants chinois au G20, les investisseurs s'interrogent sur les perspectives des marchés financiers en Chine. [Chinatopix via AP]
L'économie suisse pas menacée par les investisseurs chinois selon Avenir Suisse / Le 12h30 / 2 min. / le 12 octobre 2018
Les entreprises helvétiques ne devraient pas être mieux protégées face aux investissements étrangers, selon les conclusions d'Avenir Suisse dans une étude présentée vendredi.

Le discours d'Avenir Suisse se positionne à contre-courant de l'inquiétude qui monte face à la multiplication d'acquisitions de fleurons helvétiques par des mastodontes chinois, notamment la reprise de l'agrochimiste Syngenta par Chemchina ou encore celle de Gategroup par le conglomérat HNA.

L'argumentaire du groupe de réflexion libéral tient en trois points. Premièrement, les investissements chinois sont surestimés: ce sont l'Europe occidentale (60%) et l'Amérique du Nord (24%) qui se servent les plus grosses parts de gâteau. L'Asie ne représente que 12% des investissements étrangers directs.

Par ailleurs, contrôler ces opérations coûte cher et, enfin, l'Etat a déjà aujourd'hui des moyens à sa disposition pour encadrer les acteurs étrangers.

"La Suisse n'est pas à l'abri"

Dans un contexte de renforcement global du protectionnisme, les enjeux sont de taille: il en va de la sécurité nationale ou encore de l'espionnage industriel. "La Suisse n'est pas à l'abri et, heureusement, nous avons un contre-espionnage ainsi que la possibilité d'exproprier des entreprises étrangères en cas de nécessité", explique Marco Salvi, responsable de recherche à Avenir Suisse, dans le 12h30 de le RTS.

Le groupe de réflexion reconnaît toutefois que certains marchés sont fermés aux investisseurs étrangers - notamment la Chine - et réclame donc la réciprocité dans les règles du jeu. "Ce n'est pas en introduisant un instrument protectionniste comme le contrôle des investissements que l'on fera changer les mesures protectionnistes chinoises. Il y a eu des progrès au niveau chinois et du point de vue de la propriété intellectuelle, ce n'est pas avec des contrôles que ces progrès continueront", précise Marco Salvi.

Le secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) planche actuellement sur la question des investissements étrangers. Son rapport devrait sortir en janvier prochain.

Cléa Favre/gma

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