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L'industrie de l'alcool s'inquiète de la légalisation du cannabis au Canada

Le cannabis sera légalisé au Canada à partir de mercredi. [AFP - Voisin/Phanie]
La légalisation du cannabis au Canada inquiète les géants de l'alcool / Le 12h30 / 2 min. / le 15 octobre 2018
Le Canada deviendra mercredi le deuxième pays après l'Uruguay à légaliser le cannabis à des fins récréatives. Cette petite révolution suscite encore des inquiétudes autour de la santé des jeunes et de la sécurité routière. Mais pas seulement.

Les géants de l'alcool s'inquiètent eux aussi de la légalisation de la marijuana, craignant pour leurs intérêts économiques. Avec cette question: les jeunes vont-ils se détourner de leurs boissons, au profit du cannabis?

Dans le doute, les alcooliers investissent dans ce nouvel or vert. C'est le cas de Constellation Brands, la maison-mère des bières Corona et de la vodka Svedka. La société a investi 4 milliards de dollars dans une société canadienne spécialisée dans la drogue douce.

Alcool et cannabis, des produits substituables

Interrogé dans le 12h30 de La Première, Christian Ben Lakhdar, économiste spécialiste des addictions et professeur à l'Université de Lille, estime que la crainte de l'industrie de l'alcool serait "fondée", même s'il n'y a pas de consensus scientifique.

"La littérature économique sur la question montrerait que l'alcool et le cannabis seraient des produits substituables. Lorsqu'on légalise ou dépénalise l'usage du cannabis, les gens auraient tendance à consommer moins d'alcool", indique-t-il.

La baisse des profits des fabricants d'alcool dépendrait toutefois beaucoup du type de réglementation en place, précise Christian Ben Lakhdar. "Si on a de fortes contraintes sur les ventes d'alcool, ce n'est pas en légalisant le cannabis que cette consommation d'alcool va baisser ou augmenter."

Reste que le cannabis récréatif représente de grandes opportunités au niveau économique pour le Canada, via également les produits dérivés. Sa légalisation devrait aussi entraîner la création d'emplois, voire une hausse du tourisme.

Cléa Favre/dk

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