"Il s'agit de permettre aux camions électriques de gagner leur place sur les routes de Suisse", a expliqué à la RTS Jürg Grossen. Le conseiller national vert'libéral bernois affirme que "sans la certitude que cette exemption ne puisse pas être levée à tout moment, les transporteurs renonceront à investir".
Directeur du constructeur E-Force à Beckenried (NW), Stefan Aufdereggen ajoute: "Certains grands transporteurs nous disent que si un moratoire de plusieurs années est introduit, il vont investir."
Une technologie implique de l'hydrogène
Le prix d'un 37 tonnes, dont les 3 tonnes de batteries au lithium embarquées offrent une autonomie proche de 350 kilomètres, est trois à quatre fois plus élevé qu'un diesel, poursuit Stefan Aufdereggen. Soit aux alentours du demi-million de francs. Mais la différence peut être amortie en quelques années, "grâce notamment à l'exemption de la redevance poids lourds".
En Suisse, près de 52'000 camions sont immatriculés, dont une vingtaine sont électriques. Parmi ceux-ci un est alimenté par de l'hydrogène. Une technologie que Hyundai a promis de développer en Suisse en y livrant d'ici 2023 un millier de camions à hydrogène.
Le projet du groupe sud-coréen sera mené avec l'entreprise suisse H2 Energy. Celle-ci plaide aussi pour l'encouragement de l'électrification du transport poids lourds en Suisse. Celui-ci est responsable de 11% des émissions de CO2 liées aux transports. Les voitures de tourisme y contribuent à hauteur de 67%, selon l'Office fédéral de l'environnement.
Pascal Jeannerat