L'entreprise en question, Lake Diamond, fabrique des diamants en laboratoire. Elle cible des applications dans la haute technologie, grâce aux propriétés de ce matériau, à la fois résistant et flexible.
Pour continuer à croître, elle a besoin de 60 millions de francs. Et, comme de plus en plus de start-up, elle n'a pas voulu d'une solution classique, se tournant plutôt vers les opérations Initial Coin Offering (ICO), en plein essor en Suisse.
Le fonctionnement? Les start-up en recherche de financement vendent non pas des actions, mais des jetons numériques sur internet. Un tel jeton, s'il ne constitue pas des parts de l'entreprise, donne toutefois des droits, comme par exemple l'accès à un service avec un rabais.
Garder le contrôle des entreprises
Pourquoi ce mode opératoire séduit-il autant? Pascal Gallo, directeur général de Lake Diamond, explique vouloir garder le contrôle de son entreprise.
"Le gros avantage par rapport à une levée de fonds classique, c'est d'éviter la dilution des actionnaires, et donc des fondateurs", a-t-il expliqué lundi au micro de La Matinale. "Nous avions déjà été approchés par des investisseurs, mais qui nous demandaient de délocaliser la production. L'ICO nous permet de garder le contrôle de la société, et donc de maintenir la production en Suisse, tout en maîtrisant les applications."
L'investisseur ne devient pas actionnaire, ne participe pas aux assemblées générales et n'a donc aucun moyen de pression sur la start-up.
Mais là n'est pas le seul avantage pour l'entreprise, selon Olivier Depierre, avocat spécialiste du droit bancaire et des cryptomonnaies, cofondateur de l'étude DLT Law.
Risque pour les investisseurs
Parmi les autres avantages, l'accès universel. "Tout le monde ou presque pourrait participer", note-t-il. "Il y a aussi une publicité immédiate et permanente liée aux ICO, sur internet, sur les blogs. Il y a la rapidité de réaction des investisseurs, et la vitesse des transactions en cryptomonnaie: si vous achetez des jetons numériques en cryptomonnaies, l'opération sera effectuée dans les 10 minutes."
Les risques sont pris plutôt par les investisseurs: leur protection est jugée plutôt faible par les experts et les escroqueries en matière d'ICO sont nombreuses.
Cléa Favre/kkub