Selon l'indice PMI, qui rend compte des activités économiques des manufactures chinoises, la croissance du secteur a atteint en octobre son niveau le plus bas depuis plus de deux ans, en reculant à 50,2 points contre 50,8 au mois de septembre.
S'il se maintient au-dessus de la barre des 50 points – seuil en dessous duquel il indique une contraction – cette baisse est une mauvaise surprise pour les autorités chinoises. Elle va en effet au-delà des prévisions les plus pessimistes.
Le mois d'octobre confirme donc une baisse générale de l'activité économique pour la République populaire de Chine. Un mois après l'entrée en vigueur des taxes de 250 milliards de dollars sur les importations chinoises décrétées par le président américain Donald Trump, les carnets de commandes sont nettement moins remplis.
Et la tendance ne devrait pas changer dans l'immédiat.
Prévisions pessimistes pour les mois à venir
Selon les économistes, le dynamisme du secteur manufacturier chinois devrait encore se péjorer dans les mois à venir.
Un nombre conséquent d'entreprises limitent désormais leurs investissements et envisagent déjà de déplacer tout ou partie de leur activité hors de Chine, ce qui devrait avoir un impact direct sur la croissance du pays, bien qu'il reste actuellement impossible de prédire dans quelles proportions.
Le taux de croissance chinois a déjà atteint au troisième trimestre 2018 (+6.5%) son plus bas niveau depuis 2009, au lendemain de la crise économique mondiale.
Le Parti communiste chinois inquiet
A la suite de ces résultats alarmants, le Politburo, l'organe dirigeant du Parti communiste chinois (PCC), s'est réuni mercredi pour aborder la situation.
Au contraire des semaines précédentes, le PCC ne s'est pas félicité de la stabilité et du dynamisme de l'économie. Il a cette fois-ci reconnu la pression qui pèse sur la croissance du pays.
Les autorités ont également annoncé à cette occasion un panel de mesures pour stimuler l'économie: investissements dans des projets d'infrastructures, octroi de crédits et soutien aux marchés financiers et à l'économie privée.
Mais les nouvelles menaces de Donald Trump, qui s'est dit prêt la semaine dernière à taxer l'ensemble des importations chinoises, continue à faire planer l'incertitude sur l'économie de l'Empire du milieu.
Michael Peuker/ther