Alors que le groupe Tamedia dirige depuis Zurich les quotidiens d'information de la plupart des grandes villes suisses, la SSR a annoncé qu'elle étudiait le déménagement de plusieurs rédactions et départements vers cette région.
Cette situation suscite la résistance des autorités politiques bernoises. "Nous craignons à Berne, qui est une place importante pour les rédactions de journaux et de radios en tant que région-capitale, que cette concentration vers Zurich ne change la manière dont la politique suisse est perçue", déplore Bernhard Pulver, conseiller d'Etat bernois, interrogé mercredi dans l'émission Forum.
Le ministre de l'Education ajoute qu'"on est un peu consterné de voir qu'après le vote sur No Billag qui était clair, on veut concentrer toute la radio à Zurich".
"Une vision de la Suisse"
Le danger n'est pas qu'économique, relève Bernhard Pulver, qui quittera sa fonction à la fin du mois. "Ce n'est pas uniquement une question de places de travail, ce n'est pas la question ici, c'est le fédéralisme, c'est la vision sur la Suisse."
Un avis que ne partage pas le PLR zurichois Filippo Leutenegger, membre de l'exécutif de la ville de Zurich. "Le fédéralisme n’est pas en danger et la domination zurichoise existe peut-être au niveau économique mais au niveau politique, il n’y a pas de domination zurichoise", a estimé l'ancien conseiller national, aussi interrogé dans Forum.
Suivre l'exemple lémanique
A quoi le ministre bernois répond que "la population suisse, par le vote sur No Billag, vient de dire qu'elle veut une SSR, une radio, une télévision qui n'est pas une logique purement économique". Et relève qu'"à l'instar de ce qui s'est fait ces dernières décennies dans le canton de Vaud tout autour de l'EPFL, il faut prendre l'exemple de ce que fait l'Arc lémanique pour développer le site bernois."
Propos recueillis par Chrystel Domenjoz et Christian Favre
Adaptation web: Lara Gross