"Tamedia doit constater que toutes les propositions de solutions avaient déjà été envisagées, analysées puis abandonnées au cours de ces dernières années", indique mercredi le groupe basé à Zurich dans un communiqué. Et de souligner qu'il ne souhaite pas vendre Le Matin, mais le développer comme "marque numérique solide".
"Nous ne sommes pas surpris par le peu de sensibilité dont fait preuve Tamedia à l'égard des employés", indique Christian Capacoel, porte-parole de Syndicom. Le syndicaliste se montre par contre surpris par le calendrier imposé par Tamedia, alors que Syndicom, impressum et la commission du personnel avaient demandé que la consultation soit prolongée jusqu'au 2 juillet.
Assemblée du personnel jeudi
Une assemblée du personnel doit se tenir jeudi à 11h00 au pied de la tour Tamedia. La participation ou non de la commission de rédaction et impressum à la négociation d'un plan social y sera débattue. "Nous discuterons également des moyens de lutte", ajoute M. Capacoel, qui déplore le fait que Syndicom ne soit pas convié à la table des négociations par Tamedia.
Du côté d'impressum, "nous sommes vraiment déçus", résume sa secrétaire centrale Dominique Diserens, qui pointe un problème juridique. "Nous sommes en procédure de conciliation. Tant que celle-ci dure, Tamedia ne peut pas prendre des mesures de coercition et donc ne peut pas prononcer des licenciements".
Trois projets balayés
La délégation des employés, le syndicat Syndicom et l'association professionnelle Impressum avaient élaboré trois projets alternatifs dans le cadre de la consultation sur le licenciement collectif projeté par Tamedia.
Le premier était de maintenir la version papier du Matin sans suppression d'emplois, avec des aménagements de politique commerciale, de distribution, de prix et de nouvelles recettes. La deuxième solution envisageait une reprise du titre par la rédaction du Matin avec des investisseurs.
Quant au troisième modèle, il prévoyait un site Matin.ch beaucoup plus développé et doté de moyens nettement plus considérables pour créer une offre numérique solide.
Balayant ces propositions, le groupe Tamedia a maintenu mercredi sa ligne. Parmi les 36 licenciements prononcés mercredi, 22 visent la rédaction. Tamedia a également prononcé quatre réductions de temps de travail. Le groupe appelle à commencer la négociation d'un plan social dès jeudi.
ats/ebz