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Les positions politiques sur une intervention militaire en Syrie

Les exécutifs occidentaux argumentent et débattent de la meilleure manière de sanctionner l'attaque chimique du 21 août dernier. Tour d'horizon des principales prises de position.
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Face à ceux qui contestent la légalité d'une action militaire, François Hollande argue que le régime Al-Assad a violé le droit international. Selon lui, l'usage d'armes chimiques "le condamne aux yeux du monde, car (...) la communauté internationale (les) a bannies depuis 90 ans dans toutes ses conventions." [Pablo Martinez Monsivais]

2/17

Barack Obama estime que les Etats-Unis doivent réagir car leur intérêt national est menacé. "Nous avons des alliés aux frontières de la Syrie. La Turquie est un allié de l'OTAN, la Jordanie est un ami proche, Israël est tout près. Nous avons des bases dans toute la région. Nous ne pouvons pas permettre qu'une brèche dans les normes de non-prolifération aboutisse à ce que des armes chimiques se retrouvent potentiellement dans les mains de toutes sortes d'individus." [Evan Vucci]

3/17

Pour le secrétaire d'Etat américain John Kerry, l'enjeu est la "crédibilité". Celle des Etats-Unis, d'une part: l'Iran, la Corée du Nord, le Hezbollah "observent" et attendent de voir "si la Syrie s'en tire". D'autre part, la crédibilité du président Obama qui avait présenté, il y a un an, l'utilisation d'armes chimiques comme une "ligne rouge". [Saul LOEB]

4/17

Le conservateur américain John McCain a fini par se rallier au projet d'intervention. Comme pour la plupart des Républicains, ses motivations sont surtout légitimistes: "Si le Congrès refusait de suivre, ce serait catastrophique pour la crédibilité des Etats-Unis". [Paul J. Richards]

5/17

Face à ceux qui contestent la légalité d'une action militaire, François Hollande argue que le régime Al-Assad a violé le droit international. Selon lui, l'usage d'armes chimiques "le condamne aux yeux du monde, car (...) la communauté internationale (les) a bannies depuis 90 ans dans toutes ses conventions." [Pablo Martinez Monsivais]

6/17

L'ex-ministre français (UMP) des Affaires étrangères Alain Juppé a appelé à "s'affranchir des blocages" qui persistent au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour "aider militairement la résistance syrienne". "La seule alternative, c'est la poursuite du martyre du peuple syrien. Il ne faudra plus, alors, continuer à verser des larmes de crocodile. Il nous restera le silence de la complicité", estime-t-il. [AFP - JEAN PIERRE MULLER]

7/17

L'ancien ministre des Affaires étrangères français (PS) Hubert Védrine signe dans Le Monde une tribune en faveur d'une action militaire. Pour lui, "ne rien faire serait adresser un message d'impunité aux utilisateurs possibles de l'arme chimique." Mais, précise-t-il, "si frappes il y a, les Américains et les Français devront démontrer (qu'il s'agit) d'une action exceptionnelle, justifiée par l'horreur des faits." [Eric Piermont]

8/17

La Suisse, par la voix de son conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères Didier Burkhalter, est "extrêmement préoccupée par la situation politique et humanitaire en Syrie" et "regrette vivement que le Conseil de sécurité des Nations unies n’aie pas encore été en mesure de trouver une réponse internationale commune et efficace". Pour la Suisse, seule une solution politique est envisageable. [Peter Schneider]

9/17

Le Premier ministre britannique David Cameron s'est dit très tôt en faveur d'une action militaire, non pour renverser le régime syrien mais afin de "réduire ses capacités d'utilisation" d'armes chimiques. Il a toutefois dû faire face au camouflet que lui a adressé son Parlement, en refusant l'intervention. [EPA/Keystone - Facundo Arrizabalaga]

10/17

L'ex-Premier ministre Tony Blair, associé dans les esprits britanniques au bourbier irakien, s'est attiré les foudres de la presse en prenant position en faveur d'une intervention: dans un entretien au Times, il a estimé que les puissances occidentales ne pouvaient pas "être neutres quand il s'agit de protéger les Syriens du régime al-Assad et d'empêcher des membres d'Al-Qaïda d'exploiter l'instabilité". [KEYSTONE - Manuel Balce Ceneta]

11/17

Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a exclu officiellement une participation allemande à une intervention militaire en Syrie, attendant une "position commune de l'ONU". Il avait affirmé une semaine plus tôt que "l'utilisation d'armes chimiques (...) serait un crime contre la civilisation" qui devrait pousser la communauté internationale à agir. [KEYSTONE - MAURIZIO GAMBARINI]

12/17

Peer Steinbrück, rival d'Angela Merkel dans la course à la chancellerie allemande, défend une solution politique. Pour lui, une intervention armée ne ferait que "renforcer les divisions de la communauté internationale" sans aider "en rien le peuple syrien", et rendrait "impossible" toute tentative internationale d'apaiser cette région du monde. [Ennio Leanza - Keystone]

13/17

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé les partisans d'une action militaire à "réfléchir aux conséquences de toute mesure punitive sur les efforts destinés à empêcher la poursuite du bain de sang et à faciliter une résolution politique". Il a en outre rappelé que la Charte de l'ONU ne prévoit l'usage légal de la force que dans les cas de légitime défense, ou avec l'approbation du Conseil de sécurité. [AP/Polfoto/Keystone - Jens Dresling]

14/17

Pour le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen,"il ne fait aucun doute que la communauté internationale doit réagir avec vigueur afin d'éviter de nouvelles attaques chimiques à l'avenir". "Si nous ne réagissions pas, cela enverrait un message très dangereux à tous les dictateurs du monde", a-t-il estimé, tout en n'envisageant pas que l'OTAN puisse jouer un rôle dans la crise. [KEYSTONE - AP/Yves Logghe]

15/17

Le président russe Vladimir Poutine a d'abord rejeté en bloc toute intervention, qualifiant d'"absurdité totale" les accusations d'utilisation d'armes chimiques par Damas. Il a par la suite semblé infléchir sa position, affirmant que la Russie serait prête à soutenir une action armée en Syrie si les Occidentaux présentaient à l'ONU des "preuves convaincantes" de l'usage d'armes chimiques. [Kimmo Mantyla]

16/17

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a pour sa part insisté sur les conséquences "extrêmement graves d'une possible intervention militaire pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord où des pays comme l'Irak ou la Libye sont toujours déstabilisés". [Abbas Momani - AFP]

17/17

Le prix Nobel de la Paix et ancien président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev a vivement critiqué la volonté de Barack Obama d'intervenir militairement en Syrie, lors d'un entretien à la RTS. Il a estimé qu'une telle intervention serait une erreur "encore plus grave" que la guerre d'Irak et fustigé l'attitude américaine de vouloir se poser en "défenseur du monde".