Après les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, les préparations débutent discrètement pour la présidentielle de 2020, qui devrait opposer le président sortant Donald Trump à un candidat démocrate. Pour l'instant, aucun adversaire de poids ne se profile.
Mais, pas de doute, un leader démocrate finira bien par émerger, assure Keegan Goudiss, directeur de l'agence de communication politique numérique "Revolution Messaging", interrogé vendredi dans l'émission Tout un Monde.
"Beaucoup de candidats très enthousiasmants viennent de gagner leur élection. On va entendre parler de ces gens et, l’année prochaine, vous lirez des articles qui diront: “voici les prochaines voix du parti démocrate"."
Personnellement, je pense que Bernie Sanders ferait mieux de rester en dehors de la course.
L'expert en communication digitale prend l'exemple de Beto O'Rourke, qui, malgré sa défaite de justesse face à Ted Cruz, dans le Texas, arrive déjà à lever les foules.
Quant à un retour de Bernie Sanders dans la course, Keegan Goudiss n'y croit pas. "Personnellement, je pense qu’il ferait mieux de rester en dehors de la course et encourager les candidats à mériter son soutien. Voilà ce qui aurait le plus d’impact !"
Pas de vraie gauche aux Etats-Unis
Le démocrate explique qu'il n'existe pas vraiment de gauche américaine. "Les gens qui se disent socialistes aux Etats-Unis seraient pris pour des centristes en Europe. Tout ce qui est à gauche du centre choque certaines personnes."
Or, pour faire face au populisme de droite, basé selon lui sur le racisme, les démocrates doivent oser un virage radical. "Il nous faut un mouvement populiste de gauche aux Etats-Unis."
Le parti démocrate se rassemblera, parce qu’il veut désespérément battre Donald Trump.
De l'avis de Keegan Goudiss, la présidentielle 2020 devrait voir se profiler deux candidats démocrates, l'un au centre et l'autre plus à gauche.
"Ce sera difficile de dire lequel l’emportera, parce que les deux camps sont très opposés. Mais le parti démocrate se rassemblera derrière celle ou celui qui remporte les primaires, parce qu’il voudra désespérément battre Donald Trump."
Mouna Hussain
Propos recueillis par Eric Guevara-Frey
Les moins de 30 ans, clé du succès
Lors des élections de mi-mandat, la participation des jeunes a battu un record. Ces électeurs seront un élément-clé lors de la présidentielle, explique Keegan Goudiss.
"Si les millennials, soit les personnes entre 18 et 30 ans, votaient tous, ils formeraient un bloc impossible à arrêter. Mais beaucoup ne le font pas", regrette le démocrate pour qui les jeunes ont l'impression que leur voix ne compte pas.
L'expert en communication politique espère qu'en 2020, ces électeurs auront réalisé que leur vision peut aussi influencer le futur du pays. "Voilà ce qui me donne un nouvel espoir en cette période inquiétante pour l’avenir des Etats-Unis et du monde."