Un nouveau bilan qui prend en compte une nuit "agitée sur certains sites", a précisé Christophe Castaner. Quelque 3500 personnes sont restées mobilisées cette nuit, "sur 87 lieux différents". Sur environ 150 sites, les manifestants ont appelé à reconduire le mouvement dimanche, a indiqué le ministre.
Christophe Castaner a revu à la hausse le nombre de participants à ce mouvement de protestation contre les taxes, avec "287'710 personnes comptabilisées sur 2034 sites". Les forces de l'ordre ont interpellé au total 282 personnes dont 73 pendant la nuit, ce qui a donné lieu à 157 placements en garde à vue.
Il y a eu, selon le ministre, 409 blessés, dont 14 graves. "Vingt-huit policiers, gendarmes, motards, pompiers ont été blessés et pour certains de façon grave", a-t-il ajouté.
Bagarres et alcool
"Cette nuit a été agitée. (...) Il y a eu des agressions, des bagarres, des coups de couteau", a détaillé le ministre. "Il y a eu des bagarres entre 'gilets jaunes'. Il y a eu beaucoup d'alcool dans certains endroits, et ça a provoqué ces comportements idiots qui peuvent pousser à la violence, et là ça devient inacceptable", a déploré le membre du gouvernement.
Revenant sur la mort d'une femme de 63 ans qui participait samedi matin à une manifestation non déclarée, il a rappelé que le gouvernement avait demandé aux organisateurs de déclarer les rassemblements pour qu'ils puissent être sécurisés.
"Ceux qui prétendent organiser et qui en réalité veulent désorganiser le pays, ne veulent pas respecter la démocratie, doivent assumer leur responsabilité", a-t-il déclaré.
L'Elysée et Matignon silencieux
Ni le Premier ministre Edouard Philippe, ni le président de la République Emmanuel Macron, en déplacement dimanche à Berlin et dont la cote est au plus bas, ne se sont exprimés, laissant Christophe Castaner monter au front.
"Chacun était à sa place hier, j'étais en lien permanent avec le président de la République et avec le Premier ministre pour les informer des questions de sécurité", a justifié le locataire de Beauvau, déplorant qu'en face, "personne n'a(it) voulu discuter, négocier".
Pouvoir d'achat prioritaire pour les Français
De son côté, le ministre de la Transition écologique François de Rugy a indiqué au Parisien que le gouvernement poursuivrait "la trajectoire prévue" en matière de fiscalité écologique.
Cependant, selon un sondage publié par le Journal du Dimanche, 62% des Français jugent qu'il faut "donner la priorité au pouvoir d'achat quitte à aller moins rapidement sur la transition énergétique" dans les prochaines années.
afp/pym