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Michel Barnier suggère de prolonger la transition post-Brexit jusqu'à fin 2022

Michel Barnier suggère de prolonger la transition du Brexit jusqu'à fin 2022 [Keystone - Olivier Hoslet]
La transition post-Brexit est pour l'heure prévue jusqu'à fin 2020. - [Keystone - Olivier Hoslet]
Michel Barnier, qui dirige l'équipe des négociateurs européens sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, a soulevé la possibilité de prolonger jusqu'à fin 2022 la période de transition post-Brexit, a rapporté The Guardian dimanche.

Cette période de transition doit pour l'heure courir de la sortie officielle du Royaume-Uni, fixée au 29 mars prochain, jusqu'à la fin de l'année 2020, mais elle pourra être reconduite une fois, pour une durée qui reste à fixer.

Durant cette période, l'intégralité des règles et engagements européens, notamment financiers, continuera de s'appliquer au Royaume-Uni, qui n'aura en revanche plus son mot à dire dans les processus de décision.

Amortir les effets du divorce

Selon le quotidien britannique The Guardian, Michel Barnier a évoqué la possible extension jusqu'à fin 2022 lors d'une réunion extraordinaire avec les ambassadeurs des Vingt-Sept. L'idée serait de donner deux années supplémentaires à Londres et Bruxelles pour négocier le cadre de leurs futures relations commerciales afin d'amortir les effets du divorce.

Mais cela reviendrait à prolonger encore l'application des règles européennes et de la contribution financière britannique. Fin 2022, il se sera écoulé six ans et demi depuis le référendum de juin 2016 par lequel les Britanniques se sont prononcés à 52% en faveur du Brexit.

Rencontre May-Juncker attendue

La semaine dernière, la Première ministre Theresa May a difficilement fait accepter au gouvernement britannique un accord technique sur le Brexit trouvé avec les négociateurs européens. Elle a ensuite défendu cet accord à plusieurs reprises dans les médias et a promis de se battre pour lui, malgré quatre démissions majeures dans son gouvernement.

"Nous quitterons l'Union européenne le 29 mars 2019", a tonné Theresa May, estimant que son accord garantirait un grand avenir au Royaume-Uni. "Vais-je mener cela à bien ? La réponse est oui", a-t-elle ajouté.

>> "Sans moi, pas de Brexit", Theresa May n'hésite pas à résister à ses adversaires :

La Première ministre britannique Theresa May avertit les parlementaires de son propre camp. [Keystone/EPA - David Levenson]Keystone/EPA - David Levenson
"Sans moi, pas de Brexit", Theresa May n'hésite pas à résister à ses adversaires / La Matinale / 2 min. / le 19 novembre 2018

Alors qu'un sommet extraordinaire réunira les dirigeants européens dimanche prochain à Bruxelles pour évoquer le Brexit, Theresa May a fait savoir qu'elle se rendrait dans les prochains jours à Bruxelles pour y rencontrer Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Une intense semaine de négociations est ainsi à prévoir.

>> Les explications du 19h30 sur la délicate position de Theresa May :

Après le compromis sur le Brexit avec l'UE, Theresa May est affaiblie par une série de démissions au gouvernement
Après le compromis sur le Brexit avec l'UE, Theresa May est affaiblie par une série de démissions au gouvernement / 19h30 / 2 min. / le 15 novembre 2018

agences/pugi/boi

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D'intenses négociations

Selon un diplomate européen, les 27 ont été surpris de l'ampleur des réactions à Londres. De sources diplomatiques à Bruxelles, les négociateurs ont l'impression d'être allés au bout de leurs limites pour aboutir à un compromis au terme de négociations acharnées.

"Nous pensons que des deux côtés nous avons épuisé nos marges de manoeuvre", estimait au lendemain de la publication du texte un responsable européen sous couvert d'anonymat.

La chancelière allemande Angela Merkel a de son côté appelé à se concentrer sur le texte mis sur la table, et à ne pas se poser la question de nouvelles négociations.