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Des scientifiques veulent croire au reboisement en Amazonie péruvienne

Pour l'heure, la zone reboisée ne sert qu’aux études des scientifiques. [CINCIA]
Mode avion - Des scientifiques veulent croire au reboisement en Amazonie péruvienne / La Matinale 5h - 6h30 / 2 min. / le 20 novembre 2018
Alors que l'élection de Jair Bolsonaro au Brésil fait craindre une reprise massive du déboisement en Amazonie, des ONG et scientifiques mènent une expérience encourageante de reboisement côté péruvien.

Visitée en début d’année par le pape François, la région de Puerto Maldonado est à la fois la capitale de la biodiversité péruvienne et celle de l’activité minière illégale. Dans cette zone amazonienne située à la frontière entre le Pérou, le Brésil et la Bolivie, les dégâts écologiques sont dramatiques.

Mais des scientifiques du WWF, d’autres ONG, ainsi que du Centre d’Innovation Scientifique Amazonien (CINCIA) essaient de sauver ce qui peut encore l’être. Ils espèrent récupérer les terres dévastées par les chercheurs d’or.

Tests de fertilisation avec du bio-charbon

La zone minière de Laberinto a été l’une des premières à être dévastée par les chercheurs d’or informels. Pour pouvoir légaliser sa concession de 400 hectares, l'un d'entre eux a accepté de mettre ses terrains à disposition pour des essais de plantation.

“Il y a trois zones de traitements", explique le coordinateur du projet de restauration, France Cabanillas (CINCIA) dans la Matinale. "Dans la première, nous utilisons du bio-charbon (biochar) pur. Dans la deuxième, le bio-charbon est enrichi avec des éléments nutritifs, du biol - une sorte de fertilisant organique et des micro-organismes intelligents qui accélèrent la création des conditions favorables à la plante. La troisième zone est le contrôle, c’est-à-dire la plante sans rien”.

"Donner un coup de main à la nature"

Pour l’heure, les plantes semblent bien réagir au bio-charbon enrichi. [WWF]
Pour l’heure, les plantes semblent bien réagir au bio-charbon enrichi. [WWF]

Pour l’heure, les plantes semblent bien réagir au bio charbon enrichi, mais il faut donner du temps au temps: “La nature va commencer à se régénérer toute seule", explique Edith Condori du WWF. "Certaines espèces parmi les plus résistantes vont pouvoir pousser dans des sols dégradés mais il faut aider les autres, améliorer les sols pour récupérer la diversité biologique. Il faut donner un coup de main à la nature pour que toutes les espèces aient une chance de pousser.”

Sur ce projet, la zone reboisée ne sert qu’aux études des scientifiques. Mais à deux heures de route, la ville de Mazuko a décidé de reboiser quelques 80 hectares de zones contaminées avec des dizaines d’espèces locales et quelques exotiques.

“Ici on a un pin par exemple, là c’est un eucalyptus", illustre France Cabanillas. "Pourquoi utiliser des espèces qui ne sont pas d’ici? Et bien parce qu’il faut motiver les mineurs qui acceptent de reboiser. Dans 10-12 ans par exemple, ces arbres pourront être coupés et le bois vendu."

A Madre de Dios, le pire n’est donc pas nécessairement inévitable. De nouvelles pépinières et des installations de bio charbon pourraient accélérer le reboisement des zones dégradées par l’exploitation minière - au moins d’une petite partie.

Eric Samson/oang

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Craintes au Brésil avec le nouveau président

Le Brésil détient 60% de la forêt amazonienne, mais l'Amazonie a perdu 20% de sa surface ces dernières 50 années en raison de la déforestation.

Les déclarations sur l'environnement de Jair Bolsonaro et de son entourage, pendant la campagne en vue de l'élection présidentielle, ont inspiré de vives craintes aux défenseurs de l'environnement. Ceux-ci redoutent que l'Amazonie soit sacrifiée aux intérêts des lobbies de l'agro-business.

Mais ces derniers craignent eux-mêmes des sanctions commerciales de pays étrangers sur les exportations brésiliennes de viande ou de soja, deux productions à très fort impact environnemental.

Après avoir menacé début septembre de sortir de l'Accord de Paris sur le climat, le candidat d'extrême droite - désormais élu - avait assuré que son pays resterait à la condition que Brasilia garde sa pleine souveraineté sur l'Amazonie.