Quelque 6000 femmes ont été interrogées via un questionnaire en ligne en France, en Espagne, en Allemagne, en Italie, en Angleterre et aux Etats-Unis.
Les résultats du sondage, publiés lundi par la Fondation Jean Jaurès et la Fondation européenne d'études progressistes, confirment l'ampleur du phénomène.
En France, par exemple, 86% des femmes déclarent avoir subi au moins une forme d'atteinte ou d'agression sexuelle dans la rue au cours de leur vie.
Ces douze derniers mois, ce sont les Allemandes (44%) qui en ont été le plus victimes, contre 35% en Espagne et 24% en France. L'enquête soulève que les femmes de moins de 35 ans sont celles qui subissent le plus de violences.
Du sifflement au viol
Sont pris en compte dans l'enquête toutes formes d’atteintes faites aux femmes, allant du regard insistant et des sifflements aux attouchements et viols. En Allemagne, une femme sur sept dit avoir subi l’an dernier des frottements indésirables dans l’espace public.
Dans le détail, 66% des femmes ont essuyé des sifflets dans la rue au cours de leur vie (11% au cours des 12 derniers mois), 39% des remarques ou des insultes sexistes (8% dans l'année).
Plus de 40% des sondées disent avoir été suivies sur une partie de leur trajet (5% dans l'année), 31% ont subi des attouchements (3% dans l'année). Huit pour cent des Françaises confient avoir subi un viol dans la rue au cours de leur vie (1% au cours de l'année écoulée).
Mouna Hussain avec afp
Mobilisation en France
En France, des artistes comme Annie Ernaux, Marie Darrieussecq, Isabelle Carré ou Arthur H, mais aussi des avocats et syndicats ont appelé à une grande marche samedi prochain.
Pour eux, la loi votée en été pour punir le harcèlement de rue ne suffit pas. Il faut aller plus loin, comme une meilleure formation des intervenants judiciaires ou une véritable éducation aux violences sexistes dès le plus jeune âge.