Un rejet serait "un retour à la case départ" qui "ouvrirait la porte à plus de divisions et d'incertitude", a-t-elle martelé, au lendemain du sommet européen qui a scellé l'accord entre le Royaume-Uni et ses 27 partenaires de l'UE. Mais le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a rétorqué avec virulence que l'accord était un "acte d'automutilation national".
"Cette assemblée n'a d'autre choix que de rejeter cet accord", a-t-il affirmé, alors que l'aval des députés est indispensable à la mise en oeuvre de l'accord de retrait et de la déclaration politique sur la future relation avec l'Union européenne.
Courte majorité
La tâche de Theresa May s'annonce plus que compliquée car elle ne dispose que d'une courte majorité absolue - d'une dizaine de voix - assurée par le soutien du parti unioniste nord-irlandais DUP.
Or le DUP a prévenu qu'il voterait contre. Il est furieux du statut spécial accordé à l'Irlande du Nord dans l'accord afin d'éviter le retour à une frontière physique sur l'île d'Irlande.
Sans compter les quelque 80 députés conservateurs favorables à un Brexit qui couperait nettement les ponts avec l'UE, les députés écossais du parti indépendantiste SNP et les europhiles du petit parti libéral-démocrate.
"Désastre" et "humiliation"
Du côté des partisans du Brexit, l'ex-chef de la diplomatie Boris Johnson estime que l'accord est "un désastre" et une "humiliation" pour le Royaume-Uni qui demeure "un Etat satellite" de l'UE.
Faire approuver l'accord par le Parlement sera un "défi", a reconnu dimanche le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt, mais "beaucoup de choses peuvent changer dans les deux semaines à venir", a-t-il sagement souligné.
ats/gma
Tournée dans tout le pays
Theresa May s'est lancée dans une opération de communication en direct avec ses concitoyens et entame mardi une grande tournée dans le pays pour les convaincre de soutenir l'accord. Elle étudie aussi la possibilité d'un débat télévisé avec Jeremy Corbyn, selon les médias britanniques.
Dès dimanche, elle a écrit une "lettre à la nation" aux accents solennels pour appeler le Royaume-Uni à l'union nationale derrière l'accord, avec la perspective d'une "réconciliation" après des années de déchirement entre europhiles et eurosceptiques, depuis le référendum de juin 2016 par lequel a été décidé le Brexit.