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Réunion de crise à l'Elysée après le chaos de la manif des "gilets jaunes"

Au lendemain des violents affrontements qui ont secoué Paris, Emmanuel Macron a convoqué un conseil de sécurité
Au lendemain des violents affrontements qui ont secoué Paris, Emmanuel Macron a convoqué un conseil de sécurité / 19h30 / 3 min. / le 2 décembre 2018
Le troisième samedi des "gilets jaunes" a rassemblé 136'000 manifestants en France. Emmanuel Macron s'est rendu à l'Arc de Triomphe, avant de présider une réunion d'urgence à l'Élysée après les dérapages dans la capitale.

Tout juste revenu du sommet du G20 à Buenos Aires, le chef de l'État s'est d'abord rendu à l'Arc de Triomphe, place de l'Étoile, théâtre de violences et de dégradations samedi. Il était accompagné du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et du secrétaire d'État Laurent Nuñez.

Il a ensuite rendu hommage aux forces de l'ordre et rencontré des commerçants sur l'avenue Kleber, vandalisée samedi. Parfois applaudi, le président a aussi essuyé les huées d'une foule de plus en plus nombreuse. "Macron démission", ont scandé à plusieurs reprises des "gilets jaunes".

La précédente mobilisation du 24 novembre avait réuni 106'301 personnes selon les chiffres provisoires alors communiqués par le ministre de l'Intérieur. Le bilan "complet et consolidé" de cette journée a toutefois finalement été réévalué à 166'000, a précisé dimanche la place Beauvau.

Réunion d'urgence

Une réunion de crise a eu lieu dimanche à l'Élysée, présidée par Emmanuel Macron. Le Premier ministre Édouard Philippe, Christophe Castaner, Laurent Nuñez et le ministre d'État chargé de la Transition écologique François de Rugy y ont participé.

Le président, qui ne s'est pas exprimé publiquement, a demandé au Premier ministre de recevoir les chefs de partis représentés au Parlement et des représentants des "gilets jaunes".

>> Ecouter l'interview de l'analyste politique Jérôme Fourquet dans Forum :

Jérôme Fourquet. [CC-BY-SA - UMP Photos]CC-BY-SA - UMP Photos
Le pouvoir en France semble ne plus maîtriser la situation: interview de Jérôme Fourquet / Forum / 6 min. / le 2 décembre 2018

133 blessés

Les violences dans la capitale, dans le sillage des "gilets jaunes", ont fait 133 blessés. La police a procédé à l'interpellation de 412 personnes, dont 378 ont été placées en garde à vue. Un bilan nettement supérieur à celui de la mobilisation parisienne du 24 novembre, qui avait fait 24 blessés. Cent une personnes ont été placées en garde à vue après le rassemblement des Champs-Elysées.

Revendications précisées

Le gouvernement est resté pour le moment inflexible en ce qui concerne les revendications des manifestants. Des "gilets jaunes" se présentant comme modérés, porte-parole autoproclamés du mouvement, ont publié dimanche matin dans le Journal du Dimanche une tribune dans laquelle ils condamnent "toutes les formes de violence" et demandent un dialogue avec l’Etat en précisant leurs demandes.

Ils réclament toujours un moratoire et le gel de la hausse des taxes sur les carburants, ainsi que "l'ouverture d'états généraux de la fiscalité" ou encore "l'organisation de référendums réguliers sur les grandes orientations sociales et sociétales du pays".

afp/kkub

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