A 85%, les personnes interrogées désapprouvent cependant le recours à la violence, selon l'enquête de Harris Interactive pour RTL publiée lundi. Près de 90% de Français estiment par ailleurs que le gouvernement n'a pas été "à la hauteur des événements".
Les sondages montrent depuis plusieurs semaines un soutien massif au mouvement des "gilets jaunes", opposés à l'origine à la hausse des taxes sur le carburant.
Consultations politiques et premières comparutions judiciaires
Empêtré dans cette crise, l'exécutif lance pour sa part lundi une grande consultation politique après les graves éruptions de violence du week-end, qui donnent lieu à de premières comparutions judiciaires parmi les nombreux interpellés, notamment à Paris.
Alors qu'il devait assister à la COP24 à Cracovie (Pologne), le Premier ministre Edouard Philippe reçoit à la demande d'Emmanuel Macron les patrons des principaux partis politiques français. Première étape d'une semaine chargée qui le verra également ouvrir les portes de Matignon aux "gilets jaunes" ayant appelé au "dialogue".
Rentré dimanche d'Argentine, Emmanuel Macron ne s'est pas exprimé après être venu constater les dégâts impressionnants à l'Arc de Triomphe et sur l'avenue Kléber. Son agenda public, diffusé dimanche soir par l'Elysée, ne mentionne aucun évènement pour la journée de lundi.
jzim avec agences
Retour à l'état d'urgence pas à l'ordre du jour
La question d'un retour à l'état d'urgence, après la flambée de violences samedi à Paris lors de la manifestation des "gilets jaunes", n'est "pas à l'ordre du jour", a assuré lundi le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez.
Préconisé par plusieurs syndicats policiers, son rétablissement n'est pas "un tabou", avait déclaré samedi Christophe Castaner. La garde des Sceaux Nicole Belloubet avait elle estimé dimanche qu'il y avait d'autres "solutions".
139 personnes présentées à la justice et 111 gardes à vue prolongées (parquet)
Deux jours après les violences à Paris dans le sillage des "gilets jaunes", 139 suspects majeurs ont été présentés à ce stade à la justice tandis que 111 ont vu leur garde à vue prolongée, a annoncé lundi le parquet de Paris.
Sur les 378 personnes qui ont été placées en garde à vue, dont 33 mineurs, 81 procédures visant des majeurs ont été classées sans suite. Parmi les personnes déférées, un certain nombre seront jugées lundi et mardi lors d'audiences en comparution immédiate au tribunal de Paris, dont le nombre a été doublé.