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Le gouvernement français suspend la hausse des taxes sur les carburants

Le gouvernement français annonce un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants, après des 3 semaines de contestation des "gilets jaunes"
Le gouvernement français annonce un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants, après des 3 semaines de contestation des "gilets jaunes" / 12h45 / 1 min. / le 4 décembre 2018
Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé mardi la suspension pour six mois de trois mesures fiscales, dont la hausse de la taxe carbone prévue le 1er janvier, afin de tenter d'apaiser la fronde des "gilets jaunes". Cette décision ne semble cependant pas convaincre la classe politique.

Il faudrait "être sourd ou aveugle" pour ne pas entendre ou voir la colère, a déclaré mardi le Premier ministre français Edouard Philippe qui s'exprimait à la télévision.

"Nous devons changer quelque chose. Nous avons bien entendu les Français qui nous demandent d'accélérer pour que le travail paye. Aucune taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la Nation."

Il a également annoncé la suspension pour une durée de six mois, "dans un souci d'apaisement", de trois mesures fiscales (la hausse de la taxe carbone, la convergence diesel-essence, la hausse du gazole pour les professionnels) qui devaient entrer en vigueur le 1er janvier 2019. "Elles ne s'appliqueront pas avant d'être débattues par toutes les parties prenantes."

Réunion ministérielle lundi soir

Une réunion au sommet s'est tenue lundi soir à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron, Edouard Philippe et une dizaine de ministres, dont François de Rugy (Transition écologique) et Bruno Le Maire (Economie).

Auparavant, le Premier ministre avait reçu les chefs des formations politiques représentées au Parlement. Allié du parti présidentiel La République en marche, le MoDem a fait valoir "l'urgence" d'un "geste d'apaisement".

afp/pym/ebz/gma

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La suspension de la hausse des taxes ne convainc pas

Pour Benjamin Cauchy, un des porte-paroles du collectif des "Gilets jaunes libres", c'est l'annulation de la hausse des taxes sur les carburants qui est attendu de façon immédiate. S'exprimant sur BFM TV, le militant a expliqué que dans ces conditions, la suspension annoncée n'empêcherait pas le Premier ministre de "remettre la taxe en place d'ici six mois".

La classe politique française a aussi semblé trouver cette décision insuffisante: "Six mois ? Six mois... Sûrement un hasard si ça nous porte juste quelques jours après les élections européennes 2019", a ironisé Marine Le Pen sur Twitter.

Pour Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, la demande est la même: "Nous demandons toujours la suppression, par le report, des taxes prévues le 1er janvier 2019".

A gauche, la France insoumise (FI) juge également les mesures inadéquates. Pour le député Alexis Corbière, "rien n'est proposé par le Premier ministre".

Les manifestations de lycéens continuent

Les manifestations de lycéens ont donné lieu mardi à des heurts avec les forces de l'ordre dans plusieurs grandes villes de France et à divers incidents, dont l'incendie partiel d'un établissement de la région toulousaine.

Les académies les plus touchées sont celles de Créteil et de Versailles, en région parisienne, avec une trentaine d'établissements perturbés pour chacune d'entre elles, et d'Aix-Marseille (23), selon le ministère de l'Education nationale.

Les lycéens mobilisés défendent des revendications propres, liées à la réforme du baccalauréat et à Parcoursup, mais témoignent aussi leur solidarité vis-à-vis des "Gilets jaunes", qui protestent depuis plusieurs semaines contre la vie chère.